samedi 28 avril 2007

Le Maître et Marguerite


En papillonant sur Internet, j'ai lu par hasard une entrevue de Sophie Milliet (championne de France 2003) dans laquelle elle indiquait que son livre de chevet était "Le Maître et Marguerite" de Mikhaïl Boulgakov (photo).
Ce livre fantastique (dans tous les sens du terme) a également une place de choix dans ma bibliothèque indispensable.

On y parle très peu du jeu d'échecs (sauf dans l'extrait du chapitre 22 que je vous donne plus loin), mais curieusement c'est également le livre favori de très nombreux GMI Russes.
Vous qui cherchez à progresser aux échecs, voilà peut-être une piste à étudier !

Ce que nous en dit l'éditeur du livre ;

Ecrit sous la terreur par un homme malade et désespéré, " Le Maître et Marguerite " a mis vingt-cinq ans pour s'imposer comme l'un des chefs-d'œuvre de la littérature russe et devenir un livre culte dont la construction diabolique n'a pas fini d'enchanter les lecteurs. Comment définir un mythe ? Les personnages de ce roman fantastique sont le diable, un écrivain suicidaire, un chat géant, Jésus et Ponce Pilate, la plus belle femme du monde... On y trouve des meurtres atroces et des crucifixions. C'est une satire acerbe, une comédie burlesque, une parodie politique, un poème philosophique dévastateur avec des fantômes et des transformations magiques. Mais cette fantasmagorie baroque, ce film noir, cette vision d'apocalypse est aussi l'une des plus belles histoires d'amour jamais écrites.

Extrait du chapitre 22 ;

"(...) Il y avait encore dans la chambre, assis sur un haut tabouret devant l'échiquier, un énorme chat noir qui tenait dans sa patte de devant un cavalier du jeu d'échecs.
Hella se leva et s'inclina devant Marguerite. Le chat sauta à bas de son tabouret et en fit autant. Pendant qu'il ramenait derrière lui sa patte arrière droite pour achever sa révérence, il lâcha le cavalier qui roula sous le lit. Le chat alla l'y rechercher aussitôt.
Tout cela, Marguerite, à demi-morte de peur, ne le discernait qu'à grand-peine, dans les ombres perfides que jetaient les chandeliers. Son regard s'arrêta sur le lit, où était assis celui à qui, récemment encore, à l'étang du Patriarche, le pauvre Ivan avait affirmé que le diable n'existait pas. C'était lui, cet être inexistant, qui se trouvait sur le lit.
Deux yeux étaient fixés sur le visage de Marguerite. Au fond de l'œil droit brûlait une étincelle, et cet œil paraissait capable de fouiller une âme jusqu'à ses plus secrets replis. L'œil gauche était noir et vide, comme un trou étroit et charbonneux, comme le gouffre vertigineux d'un puits de ténèbres sans fond. Le visage de Woland était dissymétri­que, le coin droit de sa bouche tiré vers le bas, et son haut front dégarni était creusé de rides profondes parallèles à ses sourcils pointus. La peau de son visage semblait tannée par un hâle éternel.
Woland était largement étalé sur le lit, et portait pour tout vêtement une chemise de nuit sale et rapiécée à l'épaule gauche. L'une de ses jambes nues était ramenée sous lui; l'autre était allongée, le talon posé sur le petit tabouret. Hella frottait le genou brun de cette jambe à l'aide d'une pommade fumante.
Dans l'échancrure de la chemise de nuit, Marguerite aperçut également, sur la poitrine lisse de Woland, un scarabée taillé avec art dans une pierre noire, avec des caractères mystérieux gravés sur le dos, et maintenu par une chaînette d'or. Près de Woland, sur un lourd piédestal, il y avait un étrange globe terrestre, qui semblait réel, et dont un hémisphère était éclairé par le soleil.
Le silence se prolongea encore plusieurs secondes. « II m'étudie », pensa Marguerite en essayant, par un effort de volonté, de réprimer le tremblement de ses jambes. Enfin Woland sourit — son œil droit parut s'enflammer
— et dit :
— Je vous salue, et je vous prie de m'excuser pour ce négligé d'intérieur.
La voix de Woland était si basse que certaines syllabes se résolvaient en un son rauque et indistinct.
Woland prit une longue épée posée sur les draps, se pencha et fourragea sous le lit en disant :
— Sors de là ! La partie est annulée. Notre invitée est ici.
— Absolument pas, chuchota anxieusement Koroviev, comme un souffleur de théâtre, à l'oreille de Marguerite.
— Absolument pas..., commença Marguerite.
— Messire..., souffla Koroviev.
— Absolument pas, messire, se reprit Marguerite d'une voix douce mais distincte. (Puis, en souriant, elle ajouta :) Je vous supplie de ne pas interrompre votre partie. Je suppose que les revues d'échecs donneraient une fortune pour pouvoir la publier.
Azazello émit un léger gloussement approbateur, et Woland, après avoir dévisagé attentivement Marguerite, remarqua à part soi :
— Oui, Koroviev a raison. Comme le jeu est curieuse­ment battu ! Le sang !
Il leva la main et fit signe à Marguerite de s'approcher. Elle obéit, avec la sensation que ses pieds ne touchaient pas le parquet. Woland posa sa main — une main aussi lourde que si elle était de pierre, et aussi brûlante que si elle était de feu — sur l'épaule de Marguerite, l'attira à lui et la fit s'asseoir sur le lit à ses côtés.
— Eh bien, dit-il, puisque vous êtes aussi délicieuse­ment aimable — et je n'en attendais pas moins de vous —, nous ne ferons pas de cérémonies. (Il se pencha de nouveau au bord du lit et cria :) Est-ce que ça va durer longtemps, cette bouffonnerie, là-dessous? Vas-tu sortir, damné Hans !
— Je n'arrive pas à trouver le cavalier ! répondit le chat d'une voix étouffée et hypocrite. Il a fichu le camp je ne sais où et à sa place, je n'ai trouvé qu'une grenouille.
— Est-ce que par hasard, tu te crois sur un champ de foire ? demanda Woland avec une colère feinte. Il n'y avait aucune grenouille sous le lit! Garde ces tours vulgaires pour les Variétés ! Et si tu ne te montres pas immédiate­ment, nous te considérerons comme battu par abandon, maudit déserteur !
— Pour rien au monde, messire ! vociféra le chat, qui, à la seconde même, surgit de sous le lit, le cavalier dans la patte.(...)"

jeudi 26 avril 2007

Un dimanche matin à Créteil

Continuons avec ma monomanie actuelle, la partie Viennoise avec Fc4.

La position que nous allons étudier est la suivante 1.e4 e5 2.Cc3 Cf6 3.Fc4 Cxe4 4.Dh5 Cd6 5.Fb3 Fe7 6.Dxe5 0-0 7.Cf3 ! Ff6 8.Df4 Te8+ 9.Rf1 (diagramme).
La dernière fois j’ai parlé du coup 9….g6 qui ne semble pas bon du tout.
La position du diagramme est un tabiya, c'est-à-dire une position clé.
A mon avis les noirs ont 2 coups raisonnables, à savoir 9….De7 et 9….Cc6. J’entends quelques critiques au fond de la salle m’indiquant que les noirs peuvent jouer d’autres coups.
Pourquoi pas. Mais bon si j’analyse tous les coups, déjà que cela n’avance pas vite, nous y serons encore dans quelques années.
Je dois vous dire que personne ne m’a jamais rien joué d’autre. Le cas échéant j’analyserai l’alternative !


Bon, comme le calme est revenu je vais commencer par 9….De7 vous vous souvenez de la partie de Blake ? Et bien, ce dimanche matin ensoleillé du 3 juin 2001, je jouais le tournoi de parties rapides de Créteil et lors de la 4ème ronde l’appariement m’indiqua comme adversaire le MI Arnaud Payen (quelle mémoire ! A vrai dire, Chessbase m’aide pas mal sur ce point).
Bref, il me joua 9….De7 L’idée des noirs est tellement basique qu’elle saute aux yeux et que nombre de mes adversaires jouent ainsi.
Avez-vous trouvé ? Les noirs sont méchants car ils veulent vous matez par 10….Fxc3 puis De2 et De1 mat du couloir en à peine 12 coups.
Aussi, les blancs doivent parer le mat après 9….De7 par un coup multifonction (attaque et défense) 10.h4 ! (diagramme) Et c’est là que votre adversaire (ce jour là Arnaud Payen donc) se met à réfléchir, car le coup Cd5 lui pend au nez et comme je l’ai déjà dit, pour la 36ème fois son cavalier en d6 est une plaie qui l’empêche de se développer. D’où 10….c6



L’alternative 10….Cc6 ?! 11.Cd5 De2 (11….Dd8 est triste mais nécessaire ?) 12.Rg1 et si l’on fait un bilan, la dame noire semble bien exposée et le pion c7 est en prise. Une de mes parties continua par 12….Fd8 13.d3 Ca5 14.Fd2 Cxb3 15.Te1 (diagramme) etc…






Après 10….c6 11.d3 pour contrôler e4 et c4, A. Payen joua 11….Ca6 au lieu de 11….Fxc3 comme dans la partie de Blake. 12.Fe3 ! pour empêcher Cc5 12….Fxc3

Si 12….b6 tentative désespérée pour se développer, les blancs jouent 13.Te1 avec un avantage évident. Ce fut la suite de la partie contre Arnaud Payen (que je gagnais un peu par hasard par la suite après moult imprécisions, mais bon c’est une autre histoire).

Donc 12….Fxc3 13.bxc3 Cb5 hourra les noirs ont trouvé une case pour leur cavalier 14.h5 ! (diagramme) avec l’idée de pousser en h6 pour affaiblir les cases noires autour du Roi.
Sur ICC en 2002, armé de mes analyses de ma partie contre Payen (ouh le tricheur !) j’ai joué la partie suivante avec les blancs 14….Cxc3 15.h6 Df6 (15….g6 16.Dd4) 16.Dg3 ! Ce4 17.dxe4 ! Dxa1+ 18.Re2 Df6 19.e5 Dg6 20.Dxg6 hxg6 21.h7+ Rh8 22.Fxf7 Tf8 23.Ch4 ! Txf7 24.Cxg6 mat.




Un beau tableau de mat n’est-ce pas. Allez hop, un diagramme.
A noter que le pseudo de mon adversaire était Manusdei (la main de Dieu ?)

Prochainement sur votre écran, le coup palpitant 9….Cc6
Pour terminer vous pouvez revivre les moments forts du jour avec l'échiquier ci-dessous...

mercredi 25 avril 2007

Bulletin du Cavalier de la Tourelle


Ouf, je viens de terminer la rédaction du bulletin N°31 du club d'échecs "Le Cavalier de la Tourelle" (dans le Val-de-Marne près de Paris).

Je vais donc pouvoir me replonger dans la rédaction de ce blog.
Actuellement Maria n'a pas trop le temps de raconter ses aventures en URSS, mais cela viendra !

Ce bulletin est un numéro spécial sur le dernier championnat de France des jeunes au Grand Bornand.

Vous y trouverez des entrevues avec les deux médaillés de Saint-Mandé :
Antoine Manoeuvre, champion de France Benjamin et Celia Duffaud, 3ème chez les poussines.


Lien avec le site du club de St Mandé http://ctourelle.free.fr/
Lien avec la liste des bulletins http://ctourelle.free.fr/i_bulletin.php

Le bulletin est au format pdf et le numéro 31 fait environ 1,40 Mo

samedi 21 avril 2007

Napoléon joueur d'échecs ?!

Aujourd'hui, je vous présente un texte paru en 1836 dans le Palamède.
Il est signé d'un "M." et j'imagine qu'il s'agit de F.J.Méry un des fondateurs de la revue.

En cherchant un peu sur internet ce qui avait déjà été publié sur le thème "Napoléon joueur d'échecs" je suis tombé sur le site MJAE, que je vous invite vivement à découvrir, à l'adresse suivante http://www.mjae.com/ et en particulier dans la rubrique "culture" vous y trouverez deux articles sur le sujet, ici http://www.mjae.com/napoleon.html et là http://www.mjae.com/napoleon-3-parties.html

Après l'article du Palamède vous trouverez également une partie apocryphe de Napoléon, joué contre le fameux automate Turc joueur d'échecs (sur lequel il y a beaucoup à dire !)

NAPOLÉON, AMATEUR D'ÉCHECS.
L'empereur Napoléon se délassait au jeu d'échecs des gran­des parties qu'il jouait sur l'échiquier de Marengo, d'Austerlitz, de la Moskowa. Ce passe-temps a été commun à tous les grands capitaines. La haute intelligence de l'art de la guerre ne sup­pose pas toujours au même degré la science des échecs; Napo­léon le remarquait lui-même, un jour qu'il venait d'être battu par Berthier.
M. le général comte Merlin, M. le duc de Bassano, M. Amédée Jaubert ont eu la bonté de nous communiquer verbalement quelques particularités inédites sur l'empereur ; elles rentrent dans le domaine de cette revue, et nous nous faisons un plaisir de les publier.
En Egypte, Napoléon jouait aux échecs avec M. Poussielgue, ordonnateur de l'armée d'Orient, ou avec M. Amédée Jaubert. M, Poussielgue était d'une force supérieure, et il battait quel­quefois le vainqueur des Pyramides. Pendant la campagne de Pologne, l'ambassadeur persan fut introduit devant l'empereur ; une partie d'échecs était engagée avec Berthier. Napoléon ne se dérangea point et donna audience; M. Amédée Jaubert servait d'interprète. Tout eu poussant ses pièces, l'empereur fit beau­coup de questions à l'ambassadeur sur la Perse, sur l'Orient, sur l'organisation militaire et civile de ces pays. Le Persan, habile diplomate, vantait la Perse et ne tarissait pas d'éloges emphatiques sur la cavalerie d'Ispahan. Napoléon l'interrompait quelquefois, mais l'ambassadeur revenait encore à la charge avec sa cavalerie persanne, qu'il mettait au-dessus de toutes les cavaleries de l'univers. L'empereur se détourna en sursaut de l'échiquier, et s'adressant à M. Amédée Jaubert : « Dites-lui que demain je lui montrerai un peu de cavalerie. » L'audience finit là. Tout en continuant sa partie, Napoléon donna des or­dres pour rallier autour de son quartier-général les corps dis­séminés dans les cantonnements voisins. Il les avait sous la main, comme les cavaliers de son jeu, et le lendemain l'ambassadeur vit défiler quarante mille hommes à cheval, comme il n'en avait jamais vu à Ispahan, cavalerie puissante que Paris ne devait plus revoir : elle allait à Moscou !
Dans la même campagne, l'empereur jouait aux échecs avec Murat, Bourrienne, Berthier et M. le duc de Bassano. Il aimait quelquefois à donner une variante à son délassement ordinaire avec un échiquier de liège, chargé de pièces qui n'appartien­nent pas aux soixante-quatre cases : c'était le jeu de la guerre ; on y voyait figurer des bataillons, des escadrons, des redoutes , des pontons, des rivières, des pièces de canon. Ce singulier jeu a été inventé en Allemagne, par quelque ingénieur oisif, et il y jouit encore de beaucoup de faveur.
Le duc de Bassano a souvent joué avec l'empereur, en 1809, pendant l'armistice de Vienne. L'empereur ne commençait pas adroitement une partie d'échecs ; dès le début, nous dit M. de Bassano, il perdait souvent pièces et pions, désavantage dont n'osaient profiter ses adversaires. Ce n'était qu'au milieu de la par­tie que la bonne inspiration arrivait ; la mêlée des pièces illumi­nait son intelligence ; il voyait au-delà de trois ou quatre coups ; il mettait en œuvre de belles et savantes combinaisons.
Le roi de Naples, Joachim Murat, avait une véritable pas­sion pour les échecs ; il a souvent forcé M. le duc de Bassano de veiller sur l'échiquier une bonne partie de la nuit.
Napoléon a charmé avec ce jeu les ennuis de sa longue traversée à bord du Northumberland. A Sainte-Hélène, il faisait chaque jour ses parties. Si le jeu des échecs n'était pas déjà de haute noblesse, il se serait ennobli pour avoir donné quelques moments d'heureuse distraction au plus grand des prisonniers et des exilés.
M.

vendredi 20 avril 2007

Tous les chemins mènent à Rome

Dans l’article précédent j’avais classé en trois parties les réponses possibles des noirs après les coups 1.e4 e5 2.Cc3 Cf6 3.Fc4 Cxe4 4.Dh5 Cd6 5.Fb3 Fe7 6.Dxe5 0-0 7.Cf3
Notez au passage que le coup 6….0-0 semble forcé car après 6….Cc6 les noirs perdent un pion par 7.Dxg7 Ff6 8.Dg4 et je ne vois pas trop le contre jeu des noirs pour ce sacrifice.
Bref après 7.Cf3 nous allons voir plus en détail ce qui se passe après le très tentant pour les noirs 7….Ff6 8.Df4 Te8+ 9.Rf1 Cc6 (ou 9….De7).



Le titre de l’article est « tous les chemins mènent à Rome ». En effet il est possible d’arriver dans cette position par différents ordres de coups que voici ;
7….Te8 8.Rf1 ! Ff6 9.Df4 Cc6
ou bien encore 7….Cc6 8.Df4 Te8 9.Rf1 ! Ff6
Un Tabiya !





J’aime beaucoup ce coup paradoxal 9.Rf1 ! Les blancs sont-ils tombés sur la tête et ne roquent pas ? La première fois que JO Leconte a joué cette variante était-il grippé et a-t-il manqué de force pour déplacer son roi de deux cases et bouger simultanément sa tour ?
Pas vraiment.
Ce coup se justifie pour plusieurs raisons ;
a) Le cavalier en d6 est un véritable éléphant qui bloque l’harmonie des noirs. Notez que le coup Te8 lui a retiré sa seule case de fuite.
b) Les noirs vont avoir du mal à terminer leur développement.
c) Une nouvelle fois ce cavalier manque à la défense du roque.
d) Bref, les blancs ont des cartes en mains pour attaquer directement le roi.

Regardez donc une nouvelle fois la partie de J.H.Blake que j’ai indiquée dans l’article précédent !

Aujourd’hui je vais me focaliser sur le coup g7-g6 de la part des noirs pour essayer de recycler leur cavalier d6 en f5. Ma conclusion est que ce coup doit perdre. L’attaque blanche, bestiale, via h4-h5 est trop rapide. Voyons trois exemples ;

Tout de suite une première idée du potentiel d’attaque des blancs avec la partie suivante ;
1.e4 e5 2.Cc3 Cf6 3.Fc4 Cxe4 4.Dh5 Cd6 5.Fb3 Fe7 6.Dxe5 0-0 7.Cf3 Ff6 8.Df4 Te8+ 9.Rf1 Là mon adversaire du jour eut une idée lumineuse et joua 9….g6 ? avec l’idée de recycler le cavalier en f5. 10.h4 ! A l’attaque 10….h5 ? 11.Dh6 ! Et la position des noirs est perdante. La menace directe est 12.Dxg6+ ah ! Quel fou en b3 ! Il essaya encore de jouer 11….Fxc3 12.dxc3 Df6 13.Cg5 Dg7 le seul coup 14.Dxg7 Rxg7 15.Ff4 menaçant de gagner un pion 15….f6 16.Fxd6 ! cxd6 17.Cf7 (diagramme) 17....b6 18.Fd5 puis Cxd6 et après quelques réactions spasmodiques il finit par abandonner.

Bref, l’idée des noirs de jouer g7-g6 est définitivement à abandonner pour les noirs. L’attaque blanche est trop rapide après h4-h5. Voyez l’attaque thématique jouée dans la partie Ritov / Malevinsky URSS 1960 que j’ai déjà mentionnée dans l’article du 29 mars dernier. L’ordre de coup est différent, mais l’idée reste la même. Le dernier coup des blancs Ff6!! est superbe !




Terminons par un blitz que j’ai joué en 2006 sur ICC sur cette variante ;
1.e4 e5 2.Cc3 Cf6 3.Fc4 Cxe4 4.Dh5 Cd6 5.Fb3 Fe7 6.Dxe5 0-0 7.Cf3 Cc6 8.Df4 g6 ? 9.h4 Ici mon adversaire me joua immédiatement 9….Cf5 10.h5 avec la même idée que Fischer contre la Sicilienne Dragon « h2-h4-h5, sacrifice, sacrifice et mat ». 10…..Te8 11.Rf1 ! Fd6 12.Dg4 Df6 (diagramme)13.Ce4 ! Dg7







14.hxg6 hxg6 15.Ceg5 (diagramme) la menace en f7 ou l’intrusion de la tour en h7 sont décisifs.
J’aime bien également 12….Ch6 13.Dh3 g5 quoi d’autre ? 14.d4 g4 fourchette ? 15.Dh4 ! Dxh4 16.Cxh4 etc… les blancs gagnent au moins un pion.

A suivre !

mercredi 18 avril 2007

Un peu d'espoir !

Si vous lisez mon précédent article sur la Viennoise (4 avril 2007) je terminais par une petite anecdote sur un tournoi par correspondance.




Après ce tournoi qui ne m’avait rien apporté sur le plan théorique, j’étais dépité.
Fin de la Viennoise ? Il faut chercher ailleurs ? Tout en continuant à manger des viennoiseries (ah ! elle est facile celle là !) ?

J’ai alors cherché dans ma base toutes les parties jouées sur 1.e4 e5 2.Cc3 Cf6 3.Fc4 Cxe4 4.Dh5 Cd6 5.Fb3 Fe7 pour voir si quelqu’un avait eu une idée lumineuse.
Et c’est alors que j’ai trouvé deux parties jouées par un certain Joseph Blake au début du 20ème siècle. Ce joueur avait joué d’une façon très originale l’ouverture, et j’ai donc décidé de fouiller un peu plus, et l’espoir revint !
En annexe je donne une des parties jouées par J.Blake en 1922.
Ainsi il existait un autre chemin que 6.Cf3 à savoir 6.Dxe5.
Mais comme la théorie (disons le recopiage des livres les uns sur les autres) est très avare sur 6.Dxe5 il reste presque tout à inventer.
Par exemple, le livre « The complete Vienna », de M.Tseitlin et I.Glazkov, indique que la variante est inoffensive après l’ordre de coups 6.Dxe5 0-0 7.d4 etc… et de citer des morceaux de parties d’un W.Adams.




Mais à mon avis c’est 7.d4 ?! qui ne convient pas et je vous invite à découvrir la belle déconvenue, avec les blancs, de J.R.Koch face à J.L.Chabanon jouée il y a maintenant presque 15 ans. Selon moi, 7.d4 ne convient pas car après 7….Cc6 8.Df4 b5! (diagramme)les noirs résolvent le problème du cavalier en d6 par la conquête de la case c4 (via la manœuvre Ca5 puis éventuellement Cc4). Avec 7.d4 cette case n’est plus contestable par les blancs (avec d2-d3).

Bref l’ordre de coup le plus exact est,à mon humble avis, le suivant ;
1.e4 e5 2.Cc3 Cf6 3.Fc4 Cxe4 4.Dh5 Cd6 5.Fb3 Fe7 6.Dxe5 0-0 7.Cf3 (diagramme)
Les problèmes des noirs sont :
a) Le cavalier en d6 bloque l’harmonie du développement des noirs.
b) Le petit roque duquel il manque un défenseur naturel (un cavalier en f6) est vulnérable.
Ces deux points entraînent les remarques suivantes pour les blancs :
a) Comme vu auparavant et comme pour toutes les variantes de la Viennoise, si vous gardez votre fou d’attaque de cases blanches (ici en b3) alors vous avez des perspectives d’attaque.
b) Les blancs doivent profiter de la présence du cavalier noir en d6 et éviter de faciliter la tâche des noirs pour s'en débarasser (Cf. ma remarque sur la partie de JL Chabanon).

Les blancs restent souples après 7.Cf3 et vont réagir en fonction du choix des noirs qui sont les suivants ;

1) Les noirs essayent de profiter de l’enfilade Dame / Roi sur la colonne « e » avec 7….Ff6 8.Df4 Te8+ et bien c’est justement ce que cherchent les blancs. Dans cette variante il y a un retour de bâton et les noirs qui pensaient attaquer vont devoir se défendre avec précision.
2) Les noirs essayent d’échanger le fou en b3 via la manœuvre Cc6-a5. Ok, vous n’avez plus d’attaque directe mais les perspectives seront supérieures à ce que nous avons vu dans les articles précédents.
3) Les noirs essayent de se dépêtrer de leur cavalier en d6 via la manœuvre Cd6-e8-f6. Et là encore les blancs ont l’avantage.

Pour les variantes 2 et 3, traditionnellement les blancs doivent gagner du terrain par la poussée du pion "d" via d4-d5 pour empêcher les noirs de se libérer par c6 puis d7-d5.

A de très rares exceptions toutes les parties qui me servent de références sont les miennes.
Testez la variante et envoyez moi vos œuvres (positives ou négatives) !
La prochaine fois moins de blabla, nous entrerons dans le vif du sujet avec des variantes concrètes !


lundi 16 avril 2007

Grand Bornand clap de fin !


Hier, dimanche 15 avril 2007, fut une journée chargée en émotions pour la délégation de Saint-Mandé au championnat de France des jeunes au Grand Bornand.

Mais quelle conclusion ! Saint-Mandé obtient deux podiums ;
Antoine Manoeuvre est champion de France Benjamin !!
Celia Duffaud est troisième chez les poussines !!

Le détail des résultats se trouve sur le site de la FFE à cette adresse http://www.echecs.asso.fr/ mais voici le détail des résultats individuels des Saint-Mandéens ;

Chez les minimes ;
Maxence Pignone 1860 ELO, 35ème sur 95 avec 5 sur 9 et une performance à 2023.

Chez les benjamins ;
Antoine Manoeuvre 2051 ELO, 1er sur 89 avec 7,5 sur 9 et une performance à 2224.
James Eden 1761 ELO, 45ème sur 89 avec 4,5 sur 9 et une performance à 1836.

Second du tournoi à égalité de points avec Maxime Lagarde du club de Niort, Antoine Manoeuvre remporte brillamment son match de départage.

Chez les pupilles ;
Roudolph Grigorian 1640 ELO, 29ème sur 107 avec 5 sur 9 et une performance à 1736.
Ariel Cohen-Codar 1600 ELO, 45ème sur 107 avec 5 sur 9 et une performance à 1606.
Jules Bayart 1780 ELO, 46ème sur 107 avec 5 sur 9 et une performance à 1605.

Chez les poussines ;
Celia Duffaud 1340 ELO, 3ème sur 79 avec 7 sur 9 et une performance à 1570 ELO.
Julie Fraval 1010 ELO, 46ème sur 79 avec 4 sur 9 et une performance à 1225 ELO.

Dans l'OPEN "chamois" ;
Jules Brunier 1841 ELO, 16ème sur 120 avec 6 sur 9 et une performance à 1786 ELO.
Nicolas Leconte 1390 ELO, 91ème sur 120 avec 3,5 sur 9 et une performance à 1375 ELO.
Félix Bayart 1200 ELO, 96ème sur 120 avec 3 sur 9 et une performance à 1338 ELO.

Bref, les entraîneurs que nous sommes (!), les enfants et les parents sont tous satisfaits de ce championnat !

Le prochain numéro du bulletin du Cavalier de la Tourelle sera un numéro spécial sur ce championnat. Disons que je le rédigerai pour dans 10 jours environ...
Adresse du site du cavalier de la Tourelle : http://ctourelle.free.fr
Lien direct avec les bulletins : http://ctourelle.free.fr/i_bulletin.php

Dans les jours à venir, retour à l'activité "normale" de ce blog, avec la suite de la partie viennoise, un peu d'histoire, les aventures de Maria en URSS etc... etc...

samedi 14 avril 2007

Grand Bornand ronde 8

Et nous voici dans la dernière ligne droite ! Le suspens est à son comble, les enfants, parents et entraîneurs voient leur stress augmenter !
Ce jour, les résultats de Saint-Mandé sont corrects avec 5,5 sur 9.

A une ronde de la fin, Celia Duffaud chez les poussines (actuelle 4ème à une ronde de la fin) et Antoine Manoeuvre (photo - 2ème à une ronde de la fin) chez les benjamins sont nos espoirs de podium ! Nous sommes de tout coeur avec eux pour la ronde de demain matin à 9h00 !

Voici le détail des résultats;
Chez les minimes, Maxence Pignone fait nulle et passe à 4 sur 8.

Chez les benjamins, Antoine Manoeuvre gagne et se propulse à la deuxième place avec 6,5 sur 8, James Eden gagne également avec 4,5 sur 8.

Chez les pupilles, Roudolph Grigorian fait partie nulle, il a 5 sur 8, Jules Bayart fait également nulle avec 4,5 sur 8 mais Ariel Cohen-Codar perd ses moyens, s'incline et reste à 4 sur 8.

Dans l'Open A, Jules gagne rapidement et revient à 5,5 sur 8, Nicolas Leconte gagne sa deuxième partie de suite à 3,5 sur 8 et Félix Bayart perd et reste à 3 sur 8.


Chez les poussines, Celia Duffaud a 6 sur 8 et Julie Fraval 4 sur 8. Celia doit gagner demain pour jouer le podium !

vendredi 13 avril 2007

Grand Bornand ronde 7

Un résultat moyen pour cette journée du vendredi 13 avril 2007 pour Saint-Mandé: 4 sur 9 chez les grands et 2 sur 4 chez les poussines.
Voyons tout ça en détails ;

Chez les minimes, Maxence Pignone rate le gain et reste à 3,5 sur 7.
Chez les benjamins, Antoine Manoeuvre gagne une nouvelle fois et avec 5,5 sur 7, il se place parmi les favoris ! Allez Antoine !
Dommage pour James qui passe un peu à côté de sa partie aujourd'hui. James Eden reste à 3,5 sur 7.
Chez les pupilles, Roudolph Grigorian gagne et remonte à 4,5 sur 7. Voyez le piège (diagramme) qu'il tend à son adversaire complétement aveuglé...
Roudolph vient de jouer Cc3-b5. Son adversaire ne voit que le pion en a7 attaqué et il joue a7-a6. Mais après a7-a6 son adversaire a eu une surprise douloureuse après f4-f5 et la dame noire est matée au centre de l'échiquier. Une astuce amusante pour Roudolph mais surprenante de la part de son adversaire. Cela montre bien la pression des dernières rondes. Tout devient possible et le niveau de jeu baisse...

Jules Bayart et Ariel Cohen-Codar perdent et restent à 4 sur 7.
Dans l'open A, Nicolas Leconte gagne enfin une autre partie (j'avais une dame de moins et j'ai gagné... m'a t'il dit ...) et passe à 2,5 sur 7. Félix Bayart gagne et il a maintenant 3 sur 7.
La déception vient de Jules Brunier qui perd sa partie alors qu'il avait une bonne occasion de revenir dans le peloton de tête. Jules reste à 4,5 sur 7.

Chez les poussines, Julie Fraval perd malheureusement ses deux parties du jour et reste à 3 sur 6, mais Celia Duffaud gagnent ses deux parties et prend provisoirement la 3ème place avec 5 sur 6.
Avec Antoine Manoeuvre, Celia est également une bonne chance de podium pour Saint-Mandé !



Enfin pour terminer, voici la photo de groupe que nous avons prise hier soir avec tous les enfants de Saint-Mandé ainsi que Maria et moi-même.


A demain !

jeudi 12 avril 2007

Grand Bornand ronde 6

Les journées se suivent et ne se ressemblent pas... Aujourd'hui, St Mandé marque 6 points sur 9.
Déception pour Roudolph qui perd une partie équilibrée.
Les poussines nous étonnent et marquent des points !
Julie Fraval 1010 ELO (9 ans) bat notamment une fille à 1410.
Je vous donne la partie en annexe. Remarquez comment Julie, après avoir perdu une tour nette, se lance à l'attaque !
Julie a donc 3 sur 4.
Celia Duffaud a également 3 sur 4. Après avoir battu ce matin le 4ème ELO du tournoi elle perd face à une des favorites, Elise Bellaiche.
Mais elles sont poussines première année, et l'année prochaine elles seront encore plus fortes !

Elles sont toutes les deux sur la photo, ce matin à l'entrainement avec Maria.

Chez les minimes, Maxence Pignone gagne et se remet de sa défaite cruelle d'hier. Maxence a 3,5 sur 6;
Chez les benjamins, hier nous avions deux défaites et aujourd'hui deux victoires !
Antoine Manoeuvre recolle au peloton de tête avec 4,5 sur 6, et James Eden revient à 3,5 sur 6.
Chez les pupilles, hélas, Roudolph Grigorian perd et reste à 3,5 sur 6, tandis qu'Ariel Cohen-Codar et Jules Bayart reviennent à 4 sur 6 après un début de tournoi de type sous-marin !
Enfin dans l'Open A, Jules Brunier se reprend à 4,5 sur 6, mais Félix Bayart reste à 2 sur 6 et Nicolas Leconte fait du sur place à 1,5 sur 6.

Plus que trois rondes pour une fin de tournoi palpitante !


mercredi 11 avril 2007

Grand Bornand ronde 5

Aujourd'hui est un mauvais jour pour Saint-Mandé; nos jeunes ont bien joué mais beaucoup se sont fait arnaqué...
Bref le score est de seulement 3 points sur 9, c'est à dire le plus mauvais depuis le début du tournoi.

Minimes; Maxence Pignone 2,5 sur 5.
Benjamins; Antoine Manoeuve 3,5 sur 5 et James Eden, qui perd avec 3 pions de plus sur une ultime arnaque de son adversaire, reste à 2,5 sur 5.
Pupilles; personne ne perd ! Roudolph reste bien placé avec 3,5 sur 5, Ariel Cohen-Codar et Jules Bayart reviennent à 3 sur 5.
Open A; jules Brunier passe à 3,5 sur 5, Félix Bayart reste à 2 sur 5 et Nicolas Leconte échoue (arnaque, arnaque !) est reste à 1,5 sur 5.

Enfin c'était également le jour de l'arrivée des poussines.
Julie Fraval a 1 sur 2 et Celia Duffaud 2 sur 2 !



Sur la photo, Julie ne perd pas le moral et reste très souriante malgré sa défaite lors de la deuxième ronde.



Bon je vous laisse, car il fait froid et je suis dehors presque sans lumière !

A demain !

mardi 10 avril 2007

Ronde 4 en direct du Grand-Bornand

Journée faste pour les jeunes Saint-Mandéens avec 7 points sur 9.
Hélèna Eden, pas trop motivée et exempte pour cette ronde a décidé d'arrêter l'open A, d'où le score record pour le moment sur 9 parties.

Maxence Pignone gagne dynamiquement et revient à 2,5 sur 4 chez les minimes.

Chez les benjamins, Antoine Manoeuvre ne parvient pas à percer et fait partie nulle. Avec 3,5 sur 4 il reste très bien placé.
James Eden gagne et revient bien à 2,5 sur 4.

Chez les pupilles, 3 points sur 3 aujourd'hui !
Roudolph Grigorian se reprend après sa défaite iméritée d'hier et revient dans le groupe de tête chez les pupilles avec 3 sur 4.
Ariel Cohen-Codar et Jules Bayart reviennent avec 2 sur 4.

Dans l'OPEN A ;
Jules Brunier, en tête dans l'open doit s'incliner sur une gaffe (la seule défaite pour St Mandé de la journée). Jules reste donc à 3 sur 4.
Félix Bayart gagne contre un adversaire avec 300 points ELO de plus et revient à 2 sur 4.
Enfin Nicolas Leconte fait partie nulle sans voir qu'il avait un coup qui forçait le mat.
Nicolas a 1,5 sur 4.

Mention très bien pour nos jeunes aujourd'hui !

Les deux photos du jour ;
A droite, des parents tentant de calmer leur angoissante attente en essayant de voir leurs enfants à travers la vitre. On n'y voit pas grand chose à vrai dire !
A gauche l'intérieur de la salle de jeu, car c'était la journée des photos aujourd'hui.

lundi 9 avril 2007

Grand Bornand Rondes 2 & 3




Ce matin ce fut bien difficile de se lever à 7h30 pour aller jouer aux échecs, un comble pour des enfants en vacances (ou pour les adultes qui les accompagnent ?) !
En effet la deuxième ronde se jouait à 8H30.

Après le médiocre 3,5 sur 10 d'hier il fallait que nos jeunes de Saint-Mandé se reprennent !
et bien c'est chose faite avec 6,5 sur 10 pour cette matinée ensoleillée !
Signalons la belle victoire de Roudolph Grigorian chez les pupilles, qui, du haut de ses 1640 ELO bat assez facilement un adversaire avec 200 points de plus. Voyez la partie en annexe.
Et troisième ronde l'après-midi, avec un résultat moyen de 5 sur 10, mais deux joueurs avec toujours 100% !
Le bilan est donc le suivant
Minime, Maxence Pignone 1,5 sur 3
Benjamin, Antoine Manoeuvre 3 sur 3, James Eden 1,5 sur 3
Pupille, Roudolph Grigorian 2 sur 3, Jules Bayart 1 sur 3, Ariel Cohen-Codar 1 sur 3
Open A, Jules Brunier 3 sur 3, Nicolas Leconte 1 sur 3, Félix Bayart 1 sur 3, Hélèna Eden 0 sur 3.
A suivre !

dimanche 8 avril 2007

Grand Bornand

Petit article en coup de vent depuis la salle d'analyse !


Le championnat de France des jeunes vient de commencer ce jour dans la station du Grand-Bornand dans les Alpes.

Nous encadrons la délégation de Saint-Mandé qui compte une bonne dizaine d'enfants dans toutes les catégories.

Ce jour c'était la première ronde, et le bilan n'est hélas pas trop favorable; 3,5 sur 10.
(Photo ; Maria en plein travail avec Jules Brunier !)


Victoire chez les benjamins du très fort Antoine Manoeuvre, victoire également chez les pupilles de Roudolph Grigorian. Un pupille qui a progressé de près de 300 points ELO en un semestre !

Dans l'OPEN A, Jules Brunier (1850 ELO) gagne difficilement contre un joueur beaucoup moins bien classé. La première ronde est rude, mais le point est là ! Bravo Jules.

Partie nulle de combat pour Maxence Pignone chez les Minimes contre un adversaire plus fort sur le papier.

Enfin pour les autres c'est une première ronde à oublier ; James Eden chez les benjamins, Jules Bayart et Ariel Cohen-Codar chez les pupilles, Nicolas Leconte, Félix Bayart et Héléna Eden dans l'OPEN A.

Allez, demain sera un meilleur jour ! Deux rondes au programme dont une à 8h30 le matin !

jeudi 5 avril 2007

Le Palamède

Par Jean-Olivier

Il y a quelques jours je vous ai parlé de mon petit périple à la Bibliothèque Nationale de France (BNF). Voici le texte d'introduction du Palamède, la plus ancienne revue d'échecs du Monde.
Ce texte est sur la première page du 1er numéro qui date de 1836.


J'ai ajouté dans le texte deux portraits. Tout d'abord celui de la Bourdonnais descendant d'un célèbre navigateur. Il est à noter que ce dessin est l'unique portrait connu de ce joueur d'échecs, probablement le meilleur du Monde à cette époque. De plus ce portrait a été dessiné lors de la mort de Louis-Charles Mahé de la Bourdonnais pour reprendre son nom exact.
J'ai trouvé ici une brève présentation http://groups.msn.com/p2rfg/delabourdonnais.msnw Notez que le dessin sur le site en lien est une copie du dessin original. Désolé mais je n'en ai pas trouvé une meilleur définition.
Le deuxième portrait est celui du cofondateur de la revue, François Joseph Méry, dont une petite présentation se trouve sur Wikipedia http://fr.wikipedia.org/wiki/Joseph_M%C3%A9ry

"A une époque où toute chose se résume en journal, le jour­nal que nous annonçons n'étonnera personne. Le Palamède vient, à son tour, remplir une lacune et répondre à un besoin : cette formule, empruntée à tous les prospectus, a cette fois un sens plus vrai que de coutume : le Journal des Echecs était at­tendu. Ce jeu rentre plutôt dans l'académie des sciences que dans l'académie des jeux ; c'est le seul où l'intelligence de l'homme neutralise le hasard. La bonne ou la mauvaise fortune est exilée de l'échiquier. Un grand joueur d'échecs est un artiste, un savant, un ingénieur, un général, un conquérant; c'est Vauban ou Napoléon sur un champ de bataille de soixante-quatre cases, lesquelles représentent autant de lieues carrées, et demandent autant de vivacité, de coup d'œil et de profondeur méditative qu'on en exige d'un homme de guerre ; seulement un général d'échecs retire beaucoup de gloire d'une campagne et ne fait point verser de sang. Le Journal des Échecs est frère naturel du Journal militaire, rédigé par le brave général Haxo, également habile à dresser une batterie sur l'échiquier et sur un glacis.
Le jeu des échecs a repris depuis quelque temps son antique vogue. Nous jouissons d'une longue paix, il nous faut des simu­lacres de guerre. On veut être guerrier à tout prix dans un pays belliqueux. A Paris, le club des Panoramas s'est ouvert pour rivaliser avec les établissements du même genre connus en Europe. Les batailles qui se livrent chaque jour à Westminster, à Vienne et sur le boulevard Montmartre, n'ont point d'historio­graphes ; les grands faits d armes de l’échiquier européen, res­tent ensevelis dans l'ombre , faute de bulletins : le journal que nous annonçons enregistrera les victoires et les défaites; il ren­dra compte de l'état actuel du noble jeu chez les diverses na­tions; il renfermera des notices biographiques sur les hautes célébrités, des anecdotes de clubs, des états comparatifs des mé­thodes usitées en Orient et en Occident ; ce journal sera le re­cueil des bulletins de la grande armée de l'échiquier. Toutefois, pour donner encore à notre feuille un intérêt plus vaste, nous ajouterons à sa spécialité fondamentale un supplément destiné à quelques autres jeux, comme le billard et le wist; jeux où l'a­dresse et le calcul enlèvent aussi au hasard la plus grande part de sa puissance. Nous flétrirons ces repaires, où le jeu perd toute moralité, où le guet-apens remplace l'intelligence, l'a­dresse et les savantes combinaisons,
A l’intérêt qui résulte toujours des faits contemporains, vien­dra se joindre la revue rétrospective des âges anciens et mo­dernes. Ainsi, nous parlerons de ces curieuses recherches faites par les orientalistes sur l'origine du jeu des échecs. La tradition attribue au Grec Palamède l'invention du jeu. Ce Grec aurait, dit-on, découvert l'échiquier sur le sable du Simoïs, au siège de Troie. La chose est naturelle et vraisemblable : il ne fallait rien moins qu'un pareil jeu pour distraire les Grecs devant cet Ilium qu'on assiégeait toujours et qu'on ne prenait jamais. En dix an­nées de blocus, on a le temps d'inventer un jeu. Agamemnon et Clytemnestre, le roi des rois et la reine des reines, les tours des portes Scées, le cheval de bois, et tous ces fous qui se battaient pour l’honneur d'une femme déshonorée, voilà des éléments qu'on peut, avec quelque raison, admettre comme ayant pré­disposé le Grec Palamède à la création des pièces de l'échiquier. Toutefois, plusieurs savants se sont inscrits en faux contre Palamède; et de là sont venues de sérieuses controverses pleines d'attrait, des luttes d'érudition, où l'Asie et l'Europe sont en cause, tant est universel l'intérêt qui s'attache au noble jeu.
Nous exhumerons de l'oubli les mémorables parties que Philidor a jouées avec Stamma d'Alep, et celles qu'il a jouées le dos tourné à l'échiquier. Nous donnerons une glorieuse publicité aux luttes engagées par notre célèbre Deschapelles contre le re­doutable Anglais Lewis, par M. Cochrane contre un bramine, par M. de la Bourdonnais
contre Mac-Donel.
Quelques livraisons renfermeront un chant épique en vers sur la plus intéressante partie du mois. Ce chant sera conçu dans les mêmes proportions que le poème de M. Méry.
Pour exercer l'intelligence des joueurs d'échecs, chaque li­vraison donnera des problèmes à résoudre : ce seront toujours des positions curieuses et des mats de plusieurs coups; la solu­tion en sera renvoyée au numéro suivant.
Le Palamède paraîtra le 15 de chaque mois, en livraisons conformes à ce numéro-prospectus. Le prix de souscription est fixé à 20 francs pour un an, 10 francs pour six mois, pour Paris et les départements ; 5 francs en sus pour l'étranger. S'adresser, franc de port, au bureau du Palamède, rue Vivienne, n°48, au club des Panoramas.
MM. de la Bourdonnais et Méry sont les rédacteurs du Pala­mède. M. de la Bourdonnais signe le Palamède comme gérant responsable ; on devine bien que cette fois la responsabilité change de nature ; elle ne répond de ses délits et de ses erreurs qu'au ministère public de l'échiquier européen."

mercredi 4 avril 2007

Un fou précieux

Par Jean-Olivier

C'était il y a quelques jours. Tout était merveilleux, après seulement 6 coups j'en étais arrivé à la conclusion que les noirs étaient foutus... Mais si le jeu d'échecs était si simple, cela n'aurait guère d'intérêt ! Bref, il faut quand même imaginer que votre adversaire aura un minimum de culture dans les ouvertures, voir même une bonne compréhension de la position, ou bien encore de la réussite en jouant par hasard le bon coup ...
Après la suite de coups 1.e4 e5 2.Cc3 Cf6 3.Fc4 Cxe4 4.Dh5 Cd6 5.Fb3 Fe7 6.Cf3 les noirs ne vont pas roquer, mais plutôt jouer 6....Cc6 ! c'est un bon choix à la condition de manoeuvrer leur cavalier en c6 pour l'échanger contre le puissant fou en b3 via la manoeuvre Cc6-d4 ou Cd6-f5-d4
Bref, si votre adversaire ne joue pas cette manoeuvre, vous aurez sans doute un bon avantage. Dans le cas contraire, la position devient égale et sèche.







Voyons tout ça en détail ;
Donc après 6....Cc6 ! (diagramme) les blancs n'ont pas trop le choix et doivent prendre en e5 par 7.Cxe5 (si 7.d3 ? g6 ! et les blancs peuvent faire une croix sur leur pion et probablement la partie) et nous voici à un carrefour.

1) Votre adversaire se trompe et échange en e5. Dans ce cas, vous pouvez chercher la partie très connue Alekhine / Euwe - 27ème partie du match pour le championnat du Monde 1935. On ne sait jamais, si Euwe a pu se tromper alors pourquoi pas votre adversaire... Dans les parties mises en annexe vous trouverez une miniature que j'ai jouée au championnat de Paris il y a 15 ans déjà ! La partie d'Alékhine continua par 7....Cxe5 ?! 8.Dxe5 00 9.Cd5 (diagramme - Quel super fou vous avez en b3 !) Te8 10.00 Ff8 (10....Fg5 11.Dg3 Fh4 12.Dg4 Ce4 13.Df4 est bien pour les blancs) 11.Df4 c6 12.Ce3 Da5 13.d4 etc... Les blancs ont une partie dynamique. Notez (si vous trouvez la partie...) que les blancs jouèrent la manoeuvre de pions typique d4-d5 contre les pions noirs d7-c6. Ceci pour éviter la poussée libératrice d7-d5 et pour gagner de l'espace. Une idée à retenir.

2) Votre adversaire joue bien ! 7....00 8.00 Cd4 ! 9.Cd5 Cxb3 10.axb3 et hop plus de fou Ce8 ! (diagramme) 11.De2 Cf6 12.Cxc6 dxc6 13.Cxe7 Rh8 14.Cxc8 Dxc8 15.d3 d'après Larsen les blancs gardent un avantage. Difficile d'y croire. Essayez de gagner avec les blancs cette position simplifiée et envoyez moi votre plan, et alors vous entrerez dans la légende de cette variante...






Enfin, il existe une autre possibilité pour les noirs, c'est de jouer 7....g6!? 8.Cxc6 dxc6 9.Df3 00 10.00 Cf5 11.d3 Cd4 (nous y voilà une nouvelle fois !). Notez que le grand Anand joua 8.De2 avec les blancs contre Ivanchuk en 1992 mais sans rien obtenir après 8....Cd4 ! (diagramme) 9.Dd3 Cxb3 etc...







Pour la petite histoire, en 1992, je me suis inscrit à un tournoi international par correspondance sur cette variante. L'ICCF (équivalent de la FIDE pour le jeu par correspondance) organise régulièrement des tournois thématiques et je souhaitais confronter quelques idées sur ce thème de la viennoise avec Fc4. Ainsi j'ai essayé cette variante 6.Cf3 du côté des blancs et du côté des noirs, avec le secret espoir de voir un de mes adversaires me révéler sa trouvaille que je cherchais fébrilement. Et bien rien. Personne ne fut brillant et ce fut désespérant. Jusqu'au jour où je compris que 6.Dxe5 offrait sans doute plus de perspectives. Mais cela sera l'objet de notre prochain épisode sur les pentes abruptes de la partie Viennoise !





mardi 3 avril 2007

A la Bibliothèque Nationale de France

Par Jean-Olivier

Il y a de cela deux ou trois ans, je me suis rendu à la Bibliothèque Nationale de France "François Mitterand" à Paris pour y consulter des livres anciens sur le jeu d'échecs. Ceci par simple curiosité et sans trop d'idée sur ce que je pouvais y découvrir.
J'ai ainsi pu consulter librement quelques documents, desquels j'ai extrait plusieurs textes que je vous ferai découvrir. Ils sont libres de droit, ça tombe bien !

Parmi ces documents, j'ai ainsi eu entre les mains l'avis expropriation du fameux café de la Régence à l'occasion des travaux du baron Haussmann vers 1850. On y relève des informations assez étonnantes (je garde le suspens !). J'ai également eu accès à la première revue sur le jeu d'échecs; Le Palamède dont le premier numéro date de 1836. La notation des parties ainsi que les commentaires sont assez déroutants ! On y découvre notamment un échange de courriers entre Paris et Londres sur les modalités d'un match d'échecs à mettre en place. N'oublions pas que nous sommes alors à une quinzaine d'année de la mort de Napoléon 1er et que les rivalités entre les deux pays existent toujours.


Avant de mettre en ligne quelques textes (dans quelques jours , semaines...), je vous invite à consulter deux sites liés à la Bibliothèque Nationale de France ;
Tout d'abord l'excellent article sur les échecs http://classes.bnf.fr/echecs/
Ensuite, la BNF met également en ligne quantité de livres et de revues dans tous les domaines.
Pour le moment ce qui concerne le jeu d'échecs est assez pauvre.
Mais ce n'est qu'une question de temps avant de trouver en ligne des ouvrages d'intérêt historique pour le jeu d'échecs.
Bref voici le lien avec Gallica http://gallica.bnf.fr/ puis cliquez sur "recherche" et dans la catégorie "sujet" vous renseignez "echecs".



Un livre au format "pdf" mérite votre attention; il s'agit de "Psychologie des grands calculateurs et joueurs d'échecs" par Alfred Binet 1894 (photo).
Lien direct avec le document http://gallica.bnf.fr/document?O=N077102

lundi 2 avril 2007

Petit retour en arrière

Par Jean-Olivier

Dans mon précédent article, j'ai fait mention d'une partie jouée par correspondance entre un certain Bergloef et Viksna en 1991. Je ne connais pas ces deux joueurs, mais la partie était intéressante car caractéristique de l'attaque des blancs. Une question m'a été posée, à laquelle je vais répondre ci-dessous.

Après le 24ème coup des noirs 24....Ch5 on obtient la position suivante (diagramme)


Dans cette positions les blancs jouèrent 25.Tg4 Pourquoi n'ont-ils pas joué 25.Tg2 menaçant Tgh2 et sur 25....Th8 alors 26.Txh5 Rxh5 27.Th2 gagnant la tour en h8 et la partie ? Bonne question que l'on m'a posée.




En fait, je pense que si les blancs avaient joué 25.Tg2 alors une suite possible était 25....d5 26.Tgh2 Fg4 27.Tg1 Ff5 et Fg6 et les blancs ne progressent pas.

Donc le coup choisi par le sieur Bergloef était le plus fort 25.Tg4 ! l'idée est la même que pour 25.Tg2, c'est à dire de jouer Tgh4 pour caturer le cavalier en h5.
Mais alors, me direz-vous, que jouer si 25....Th8 avec l'idée sur 26.Tgh4 de jouer 26....Rg6
Alors ? Alors ? Avez-vous trouvé l'idée subtile des blancs ?




Donc reprenons; après 24....Ch5 25.Tg4 ! Th8 ce ne fut pas le choix du joueur avec les noirs qui joua 25....b6 mais pourquoi donc ce coup ? Quelle angoisse ! 26.Tg2 ! voilà l'idée subtile de Tg4 puis Tg2. La menace est directe Txh5 à cause de la tour présente en h8. Donc les noirs doivent jouer 26....Th7 et après 27.Tg8 ils gagnent le fou en c8 d'une façon peu banale ! (diagramme)

dimanche 1 avril 2007

Réponse à la question du 25 mars 2007


Dimanche dernier, je vous ai proposé la position ci-contre à jouer.
Alors, qu'avez-vous trouvé pour accroitre l'avantage des blancs ?
La position des noirs présente une faiblesse: le pion en e6. Celui-ci masque la diagonale a2-g8 qui pour le moment n'est pas trop exploitable pour les blancs.
En jouant g2-g4-g5 ! les blancs s'apprêtent à créer de nouvelles faiblesses dans le camp adverse.
Il s'agit du fameux principe des deux faiblesses !
Vous pouvez regarder comment le Grand-Maître Russe Taïmanov, très grand pianiste également, appliqua ce plan.

 
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