mercredi 14 mars 2007

Vive la défense Française !

Il y a quelques jours j'étais en train de parcourir l'excellent site http://www.chesspro.ru/ au sujet du super tournoi de Linares qui vient de s'achever. Excellent site...mais à condition de lire le Russe... Bref, Le Grand Maître Ukrainien Mikhaïl Golubev faisait le commentaire suivant de la partie Svidler / Morozevitch jouée lors de la dernière ronde :
"1.e4 e6 !? Il faut rendre hommage à Alexandre Morozevitch pour l'utilisation de cette ouverture combative mais risquée stratégiquement. Moi-même je ne joue pas la défense Française avec les noirs en raison de mes convictions. Et comment, à ce propos, apparaissent les convictions ? Dans ce cas précis de la défense Française, un entraîneur m'a tout simplement terrorisé, dans mon enfance, en me montrant la partie Tarrasch / Teichmann (San Sebastian 1912 - Voir le diagramme) durant laquelle les noirs ont beaucoup souffert. Après quoi je me suis dit "Quoi qu'il arrive, mes fous de cases blanches ne seront jamais sousmis à un pareil tourment !""


Ce commentaire du GMI Mikhaïl Golubev a particulièrement attiré mon attention car moi aussi j'ai été terrorisée par le soit disant mauvais fou de la Française par mes différents entraîneurs :
"Comment peut-on jouer une telle ouverture où les noirs enterrent volontairement leur propre fou."
Ainsi, du fait de ce dogmatisme, je rigolais intérieurement quand mon adversaire me jouait cette défense, bien souvent je n'obtenais pas de bon résultat et je me retrouvais après la partie très perplexe devant ce paradoxe.
"Je ne gagne pas contre cette mauvaise ouverture ?!"
En arrivant en France, Jean-Olivier me fit découvrir cette défense avec un autre regard et maintenant il s'agit de mon arme principale contre 1.e4.

Il est donc important pour les entraîneurs de ne pas tomber dans les clichés qui peuvent ainsi influencer les jeunes joueurs pendant très longtemps.
Je me souviens, lors d'un championnat de France des jeunes, dans la salle d'analyse se trouvait à mes côtés un entraîneur qui disait à son élève (poussine !)
"tu vois ton pion faible dans cette position".
La gamine était vraiment effrayée par le fait qu'elle avait affaibli un pion.
Ce commentaire était à mon avis grotesque quand on sait que la différence de niveau chez les moins de 10 ans ne se joue pas sur des considérations statégiques mais sur la vision tactique immédiate.
Je ne serai pas étonné que maintenant pour cette jeune fille le jeu d'échecs soit un jeu de pions.
 
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