Par Jean-Olivier
Un petit coup de gueule !
Le week-end dernier la ligue IDF des échecs organisait un stage de préparation pour les enfants (moins de 10 ans) en vue du championnat de France des jeunes qui se jouera prochainement.
Cette initiative est louable, et les deux poussines du club qui se sont qualifiées pour le Grand-Bornand y sont allées, nous les avions même encouragé à s'y rendre.
Ici s'arrête le côté positif de la chose...
Aujourd'hui, je leur ai demandé comment cela s'était passé. Et c'est là que j'ai appris le contenu des cours.
Dans le groupe des plus de 1300 ELO, les poussines ont longuement étudié la finale Roi+Fou+Cavalier contre Roi. Fantastique quand on sait qu'à ce niveau une gamine a du mal à voir un mat en plus de deux coups dans une partie, qu'elle rate pour la plupart les pièces en prise, et que moi-même (bon ok je ne suis pas une référence) je n'ai jamais jugé bon de travailler cette finale et d'y perdre mon temps. Depuis près de 25 ans que je joue aux échecs je n'ai jamais joué cette finale ni en blitz ni dans aucune autre cadence (et tant pis pour moi s'y je suis forcé de la jouer !). De toute façon la poussine m'a avoué qu'elle n'avait rien compris.
On pourrait me rétorquer que c'est toujours utile et formateur de l'esprit. Ce n'est pas mon point de vue, à mon avis cela ne servait à rien. Un poussin (ou même un adulte qui débute) doit d'abord apprendre à calculer, la tactique encore la tactique, toujours la tactique...Et après un peu d'ouverture et un peu de finale mais le minimum vital. Si vous calculez bien vous gagnez. Un point c'est tout. L'ordinateur calcule bien et il gagne.
Dans le groupe des moins de 1300 ELO, l'entraîneur a indiqué à notre élève que son ouverture avec les noirs était nulle. Premièrement de quoi je me mèle, et deuxièment quelle est l'importance d'une ouverture pour un enfant avec un ELO à 1010 ? N'importe quoi.
Quoi d'autre ? Oui ! elles ont étudié la psychologie au jeu d'échecs ? A mon avis la plus forte dans le domaine est une poussine très connue qui pleurait quand elle allait perdre. Cela destabilisait son adversaire qui parfois gaffait ou compatissait avec elle. Si c'est ça qu'on leur a dit au stage ok, la méthode a fait ses preuves !
Pour terminer, voici une phrase du Grand-Maître Janovski (vers 1925) : "Si un fort joueur est obligé de gagner en finale alors il n'a pas surclassé son adversaire". Ce Grand-Maître avait comme défaut de ne pas très bien jouer les finales. Alekhine et Capablanca prenaient ainsi un malin plaisir à simplifier les positions contre lui et l'entraînaient dans des finales...que Janovski perdait.
C'est ainsi pour les Grands Maîtres, mais pour les poussins le milieu de jeu est primodial et c'est là que se fera toute la différence.