Par Jean-Olivier
Aujourd'hui, je vais vous parler d'une attaque extraordinaire pour les blancs qui survient dans la variante 1.e4 e5 2.Cc3 Cf6 3.Fc4 Cxe4. A vrai dire, quand j'ai commencé, il y a de nombreuses années (!), cette variante m'a tellement bluffé que j'ai décidé de jouer la partie Viennoise avec 3.Fc4.
Donc allons-y ;
1.e4 e5 2.Cc3 Cf6 3.Fc4 Cxe4 4.Dh5 Cd6 5.Fb3 Comme je l'ai dit, seul ce coup permet aux blancs de lutter pour l'avantage. Récupérer le pion en e5 immédiatement n'est pas le but de la variante car les noirs échangent les dames par De7 et le jeu devient très (trop) plat.
Nous partons alors vers la variante considérée comme "calme", c'est à dire 5....Fe7 Le déluge après 5....Cc6 sera vu dans un futur plus ou moins proche !
Après 5....Fe7 j'ai longtemps cru que le seul coup était 6.Cf3, mais aujourd'hui j'ai plutôt tendance à préférer 6.Dxe5. Les deux coups ont leurs avantages et inconvénient et vous pourrez choisir ou alterner ! Pour le moment nous allons voir 6.Cf3 Après ce coup les noirs doivent savoir qu'ils ne doivent surtout pas faire le roque trop tôt et que leur seul objectif pour égaliser est d'échanger le très fort fou en b3 (via Cc6-d4 par exemple). Si les noirs comprennent cela alors les blancs n'ont à mon avis pas grand chose comme avantage.
Mais comme ce n'est pas très connue comme variante, il est fort probable que votre adversaire mettra rapidement son roi à l'abri par 6....0-0 ? (diagramme) Le plus fort est 6....Cc6 qui obéit aux règles que j'ai indiquées quelques lignes ci-dessus.
Il est fort possible que le coup 6....0-0 ? perde pour les noirs. On a du mal à y croire. Suivez moi vous allez être très surpris par la tournure de l'attaque des blancs.
7.h4 ! Cc6 (Si 7....g6 8.Dxe5 Ff6 9.Df4 Te8 10.Rf1 Fg7 11.d4 Cc6 12.h5 b6 13.hxg6 hxg6 14.Dh2 Fa6 15.Rg1 Cf5 16.Fg5 Dc8 17.Ff6 !! 1-0 Ritov / Malevinsky URSS 1960 une attaque à retenir, mais j'en reparlerai au moment de l'étude de 6.Dxe5 !?) 8.Cg5 ! (diagramme) L'idée de h4 la suite est maintenant forcée jusqu'au 12ème coup des blancs
8....h6 9.Dg6 Fxg5 10.hxg5 Dxg5 11.Dxg5 hxg5 12.Cd5 (diagramme) Il est temps de faire un petit bilan. d'un point de vue strictement matériel, les blancs ont deux pions de moins. Mais en fait le problème est de savoir si les noirs peuvent arrêter l'attaque de mat qui arrive. Oui vous avez bien lu, les noirs ne peuvent probablement rien faire. Remarquez déjà que si le cavalier en c6 bouge, alors c'est mat en e7.
Le plan d'attaque de mat des blancs est limpide : d3 puis Fxg5 puis Cf6 !! puis doublement des tours sur la colonne h et mat en h8. Incroyable non ? Voyons voir ça de plus près.
12....Cf5 13.d3 Ccd4 14.Fxg5 Cxb3 (14....a5 est possible mais ne change pas grand chose 15.g4 ! , voir la partie jointe) 15.Cf6 !! (diagramme)
15....gxf6 16.Fxf6 menace mat en h8 16....Cg7 17.axb3 Te8 18.g4 ! une manoeuvre à retenir 18....Te6 19.g5 ! b6
(diagramme avant 19....b6) Un autre carrefour important.
Si 19....Txf6 20.gxf6 Ce6 (Si 20....Ce8 21.Th6) 21.d4 ! le plan est Rd2, Tag1, f4, Th5, f5
Si 19....Ta6 20.Td1! avec le plan Rd2 puis doubler sur la colonne h et mater en h8.
20.Re2 e4 21.d4 e3 22.f3 d5 23.Th4 le plan ! 23....Fa6 24.c4 !! dxc4 25.Tah1 c3 26.Re1 1-0 une partie magnifique Gufeld / Tarve jouée à Tallin en 1969 (diagramme position finale).
jeudi 29 mars 2007
mercredi 28 mars 2007
Est-ce possible ?
Par Jean-Olivier
Un petit coup de gueule !
Le week-end dernier la ligue IDF des échecs organisait un stage de préparation pour les enfants (moins de 10 ans) en vue du championnat de France des jeunes qui se jouera prochainement.
Cette initiative est louable, et les deux poussines du club qui se sont qualifiées pour le Grand-Bornand y sont allées, nous les avions même encouragé à s'y rendre.
Ici s'arrête le côté positif de la chose...
Aujourd'hui, je leur ai demandé comment cela s'était passé. Et c'est là que j'ai appris le contenu des cours.
Dans le groupe des plus de 1300 ELO, les poussines ont longuement étudié la finale Roi+Fou+Cavalier contre Roi. Fantastique quand on sait qu'à ce niveau une gamine a du mal à voir un mat en plus de deux coups dans une partie, qu'elle rate pour la plupart les pièces en prise, et que moi-même (bon ok je ne suis pas une référence) je n'ai jamais jugé bon de travailler cette finale et d'y perdre mon temps. Depuis près de 25 ans que je joue aux échecs je n'ai jamais joué cette finale ni en blitz ni dans aucune autre cadence (et tant pis pour moi s'y je suis forcé de la jouer !). De toute façon la poussine m'a avoué qu'elle n'avait rien compris.
On pourrait me rétorquer que c'est toujours utile et formateur de l'esprit. Ce n'est pas mon point de vue, à mon avis cela ne servait à rien. Un poussin (ou même un adulte qui débute) doit d'abord apprendre à calculer, la tactique encore la tactique, toujours la tactique...Et après un peu d'ouverture et un peu de finale mais le minimum vital. Si vous calculez bien vous gagnez. Un point c'est tout. L'ordinateur calcule bien et il gagne.
Dans le groupe des moins de 1300 ELO, l'entraîneur a indiqué à notre élève que son ouverture avec les noirs était nulle. Premièrement de quoi je me mèle, et deuxièment quelle est l'importance d'une ouverture pour un enfant avec un ELO à 1010 ? N'importe quoi.
Quoi d'autre ? Oui ! elles ont étudié la psychologie au jeu d'échecs ? A mon avis la plus forte dans le domaine est une poussine très connue qui pleurait quand elle allait perdre. Cela destabilisait son adversaire qui parfois gaffait ou compatissait avec elle. Si c'est ça qu'on leur a dit au stage ok, la méthode a fait ses preuves !
Pour terminer, voici une phrase du Grand-Maître Janovski (vers 1925) : "Si un fort joueur est obligé de gagner en finale alors il n'a pas surclassé son adversaire". Ce Grand-Maître avait comme défaut de ne pas très bien jouer les finales. Alekhine et Capablanca prenaient ainsi un malin plaisir à simplifier les positions contre lui et l'entraînaient dans des finales...que Janovski perdait.
C'est ainsi pour les Grands Maîtres, mais pour les poussins le milieu de jeu est primodial et c'est là que se fera toute la différence.
Un petit coup de gueule !
Le week-end dernier la ligue IDF des échecs organisait un stage de préparation pour les enfants (moins de 10 ans) en vue du championnat de France des jeunes qui se jouera prochainement.
Cette initiative est louable, et les deux poussines du club qui se sont qualifiées pour le Grand-Bornand y sont allées, nous les avions même encouragé à s'y rendre.
Ici s'arrête le côté positif de la chose...
Aujourd'hui, je leur ai demandé comment cela s'était passé. Et c'est là que j'ai appris le contenu des cours.
Dans le groupe des plus de 1300 ELO, les poussines ont longuement étudié la finale Roi+Fou+Cavalier contre Roi. Fantastique quand on sait qu'à ce niveau une gamine a du mal à voir un mat en plus de deux coups dans une partie, qu'elle rate pour la plupart les pièces en prise, et que moi-même (bon ok je ne suis pas une référence) je n'ai jamais jugé bon de travailler cette finale et d'y perdre mon temps. Depuis près de 25 ans que je joue aux échecs je n'ai jamais joué cette finale ni en blitz ni dans aucune autre cadence (et tant pis pour moi s'y je suis forcé de la jouer !). De toute façon la poussine m'a avoué qu'elle n'avait rien compris.
On pourrait me rétorquer que c'est toujours utile et formateur de l'esprit. Ce n'est pas mon point de vue, à mon avis cela ne servait à rien. Un poussin (ou même un adulte qui débute) doit d'abord apprendre à calculer, la tactique encore la tactique, toujours la tactique...Et après un peu d'ouverture et un peu de finale mais le minimum vital. Si vous calculez bien vous gagnez. Un point c'est tout. L'ordinateur calcule bien et il gagne.
Dans le groupe des moins de 1300 ELO, l'entraîneur a indiqué à notre élève que son ouverture avec les noirs était nulle. Premièrement de quoi je me mèle, et deuxièment quelle est l'importance d'une ouverture pour un enfant avec un ELO à 1010 ? N'importe quoi.
Quoi d'autre ? Oui ! elles ont étudié la psychologie au jeu d'échecs ? A mon avis la plus forte dans le domaine est une poussine très connue qui pleurait quand elle allait perdre. Cela destabilisait son adversaire qui parfois gaffait ou compatissait avec elle. Si c'est ça qu'on leur a dit au stage ok, la méthode a fait ses preuves !
Pour terminer, voici une phrase du Grand-Maître Janovski (vers 1925) : "Si un fort joueur est obligé de gagner en finale alors il n'a pas surclassé son adversaire". Ce Grand-Maître avait comme défaut de ne pas très bien jouer les finales. Alekhine et Capablanca prenaient ainsi un malin plaisir à simplifier les positions contre lui et l'entraînaient dans des finales...que Janovski perdait.
C'est ainsi pour les Grands Maîtres, mais pour les poussins le milieu de jeu est primodial et c'est là que se fera toute la différence.
Le Bulletin du Cavalier de la Tourelle
Par Jean-Olivier
Le nouveau bulletin (N°30 avril 2007) du Club d'échecs de Saint-Mandé (Val-de-Marne - France) "Le Cavalier de la Tourelle" est disponible à l'adresse suivante : http://ctourelle.free.fr/i_bulletin.php
Précisions : il s'agit d'un fichier au format .pdf et il fait environ 2,5 Mo.
J'ajoute que la plupart du temps, j'en suis l'unique contributeur. Si vous souhaitez me faire parvenir une photo, un dessin, une partie commentée, un article ou n'importe quoi ayant trait au jeu d'échecs, je me ferai un plaisir de vous publier !
lundi 26 mars 2007
Un peu de théorie
Par Jean-Olivier
Et voici la suite des aventures de la partie Viennoise !
Petit à petit nous allons voir concrètement les variantes. Aujourd'hui je vais vous parler d'un coup rare, que je n'ai rencontré qu'une seule fois dans ma pratique et que personne ne mentionne. Objectivement, le coup n'est pas très bon, mais il faut avoir une petite idée de quoi jouer contre 1.e4 e5 2.Cc3 Cf6 3.Fc4 Cxe4 4.Dh5 Cg5 ?!
La partie que je donne en exemple est issue d'un blitz que j'ai joué en 2002 sur ICC (le "fameux" site américain de jeu d'échecs en direct). Bon ok, faire référence à un blitz n'est pas vraiment formidable, mais bon, faute de mieux.
Voici donc quelques analyses qui datent de l'époque. Je les ai regardées avant de publier ce message et je n'ai pas eu grand chose à modifier.
Donc ;
1.e4 e5 2.Cc3 Cf6 3.Fc4 Cxe4 4.Dh5 Cg5 ?! 5.d4 ! simple et direct (diagramme)
5....Ce6 pas vraiment le choix pour les noirs 6.d4xe5 faisons le bilan. Les blancs ont regagné leur pion, ils ont un avantage d'espace et de développement. De plus le cavalier en e6 fait un peu de la peine à voir. Ce n'est pas une case idéale pour un cavalier en début de partie. Je continue pour vous convaincre ! (diagramme)
6....Cc6 7.Cf3 g6 (si 7....d6 8.Fg5 Fe7 9.Fxe7 etc... les blancs peuvent jouer le grand roque) 8.Dg4 un tabiya pour 4....Cg5 ?! (diagramme)
Si 8....d5 ? 9.Fxd5 Ced4 10.Fxc6+ Cxc6 11.Da4 avec un bon pion de plus
Si 8....Fg7 ?! 9.Fxe6! fxe6 (si 9....dxe6 voir la partie suivante) 10.Fg5 Ce7 11.Ce4 et l'échecs en f6 sera mortel.
Si 8....d6 le moins mauvais, alors 9.De4 soyons prudent avec le vis-à-vis fou-dame. Il peut suivre par exemple 9....dxe5 10.Cxe5 Cxe5 11.Fxe6 ! (diagramme) important pour empêcher Fg7 11....Fxe6 12.Dxe5 Tg8 13.Db5 etc...
Et voici la suite des aventures de la partie Viennoise !
Petit à petit nous allons voir concrètement les variantes. Aujourd'hui je vais vous parler d'un coup rare, que je n'ai rencontré qu'une seule fois dans ma pratique et que personne ne mentionne. Objectivement, le coup n'est pas très bon, mais il faut avoir une petite idée de quoi jouer contre 1.e4 e5 2.Cc3 Cf6 3.Fc4 Cxe4 4.Dh5 Cg5 ?!
La partie que je donne en exemple est issue d'un blitz que j'ai joué en 2002 sur ICC (le "fameux" site américain de jeu d'échecs en direct). Bon ok, faire référence à un blitz n'est pas vraiment formidable, mais bon, faute de mieux.
Voici donc quelques analyses qui datent de l'époque. Je les ai regardées avant de publier ce message et je n'ai pas eu grand chose à modifier.
Donc ;
1.e4 e5 2.Cc3 Cf6 3.Fc4 Cxe4 4.Dh5 Cg5 ?! 5.d4 ! simple et direct (diagramme)
5....Ce6 pas vraiment le choix pour les noirs 6.d4xe5 faisons le bilan. Les blancs ont regagné leur pion, ils ont un avantage d'espace et de développement. De plus le cavalier en e6 fait un peu de la peine à voir. Ce n'est pas une case idéale pour un cavalier en début de partie. Je continue pour vous convaincre ! (diagramme)
6....Cc6 7.Cf3 g6 (si 7....d6 8.Fg5 Fe7 9.Fxe7 etc... les blancs peuvent jouer le grand roque) 8.Dg4 un tabiya pour 4....Cg5 ?! (diagramme)
Si 8....d5 ? 9.Fxd5 Ced4 10.Fxc6+ Cxc6 11.Da4 avec un bon pion de plus
Si 8....Fg7 ?! 9.Fxe6! fxe6 (si 9....dxe6 voir la partie suivante) 10.Fg5 Ce7 11.Ce4 et l'échecs en f6 sera mortel.
Si 8....d6 le moins mauvais, alors 9.De4 soyons prudent avec le vis-à-vis fou-dame. Il peut suivre par exemple 9....dxe5 10.Cxe5 Cxe5 11.Fxe6 ! (diagramme) important pour empêcher Fg7 11....Fxe6 12.Dxe5 Tg8 13.Db5 etc...
dimanche 25 mars 2007
Igor Lvovitch
Vers 1985, un nouvel entraîneur arriva dans l'école d'échecs de ma petite ville d'URSS "Anthracite" (voir l'article du 14 février 2007). Fraîchement diplômé de l'université des sports de Lvov (la ville natale de V.Ivanchuk qui aime appeler cette ville "le petit Paris Ukrainien"), et en particulier de la faculté du jeu d'échecs, Igor Lvovitch Abiboulaiev était un véritable spécialiste de l'enseignement de notre jeu.
Originaire du Tatarstan, il était du niveau d'un Maître, avec environ 2400 ELO.
Immédiatement, les meilleurs élèves lui furent confiés, avec lesquels il avait comme mission de les faire travailler individuellement et non pas avec des sessions collectives traditionnelles.
Malheureusement, cet excellent entraîneur ne resta à l'école qu'une petite année environ.
En effet, il tomba amoureux, se maria et se rendit compte qu'avec un petit salaire d'entraîneur d'échecs cela ne serait pas suffisant pour faire vivre sa famille.
Ainsi, il prit la décision de faire un travail plus lucratif...il devint mineur de fond !
N'oublions pas qu'en URSS les ouvriers étaient magnifiés et que nous habitions dans une région minière comme le laisse entendre le nom de la ville où je résidais (Anthracite) !
Une des méthodes d'entrainement employée par Igor Lvovitch était de faire jouer des positions tirées des parties des Grands Maîtres.
Après avoir joué la position, nous comparions avec la partie réelle.
Je garde cette méthode comme un excellent exercice.
Plus tard, j'appris que beaucoup d'entraîneurs Russes pratiquaient cette méthode, dont le célèbre Mark Dvoretski.
Je vous propose la position suivante à jouer avec un ami. Vous avez les blancs, un petit avantage, et vous devez trouver un plan pour progresser et augmenter vos chances de gain. Rendez-vous dans quelques jours avec la suite de la partie et quelques explications.
Enfin, pour terminer sur Igor, voici une petite anecdote qui prouve que même les meilleurs entraineurs ont leur face sombre.
Ma soeur, Olessya, gagne une partie d'entrainement en blitz alors que son adversaire a une attaque de mat. Igor Lvovitch intervient et lui indique que pour lui elle a perdu sa partie.
"Mais il est tombé !" s'écrie Olessya.
"Peu importe, tu as mal joué et c'est tout !".
Ce fut le dernier jour d'entrainement de ma soeur avec cet entraîneur. Elle fut catégorique dans sa décision, malgré les excuses ultérieures d'Igor.
Originaire du Tatarstan, il était du niveau d'un Maître, avec environ 2400 ELO.
Immédiatement, les meilleurs élèves lui furent confiés, avec lesquels il avait comme mission de les faire travailler individuellement et non pas avec des sessions collectives traditionnelles.
Malheureusement, cet excellent entraîneur ne resta à l'école qu'une petite année environ.
En effet, il tomba amoureux, se maria et se rendit compte qu'avec un petit salaire d'entraîneur d'échecs cela ne serait pas suffisant pour faire vivre sa famille.
Ainsi, il prit la décision de faire un travail plus lucratif...il devint mineur de fond !
N'oublions pas qu'en URSS les ouvriers étaient magnifiés et que nous habitions dans une région minière comme le laisse entendre le nom de la ville où je résidais (Anthracite) !
Une des méthodes d'entrainement employée par Igor Lvovitch était de faire jouer des positions tirées des parties des Grands Maîtres.
Après avoir joué la position, nous comparions avec la partie réelle.
Je garde cette méthode comme un excellent exercice.
Plus tard, j'appris que beaucoup d'entraîneurs Russes pratiquaient cette méthode, dont le célèbre Mark Dvoretski.
Je vous propose la position suivante à jouer avec un ami. Vous avez les blancs, un petit avantage, et vous devez trouver un plan pour progresser et augmenter vos chances de gain. Rendez-vous dans quelques jours avec la suite de la partie et quelques explications.
Enfin, pour terminer sur Igor, voici une petite anecdote qui prouve que même les meilleurs entraineurs ont leur face sombre.
Ma soeur, Olessya, gagne une partie d'entrainement en blitz alors que son adversaire a une attaque de mat. Igor Lvovitch intervient et lui indique que pour lui elle a perdu sa partie.
"Mais il est tombé !" s'écrie Olessya.
"Peu importe, tu as mal joué et c'est tout !".
Ce fut le dernier jour d'entrainement de ma soeur avec cet entraîneur. Elle fut catégorique dans sa décision, malgré les excuses ultérieures d'Igor.
jeudi 22 mars 2007
Un peu de théorie
Par Jean-Olivier
Reprenons les coups depuis le début et arrêtons-nous aux carrefours importants de cette première variante 3....Cxe4. Au lieu du mot carrefour, il est peut-être plus judicieux d'utiliser le mot "tabiya".
Ce mot, utilisé dès l'origine du jeu d'échecs, correspondait à la position initiale ou bien à une position convenue par les deux joueurs pour débuter la partie.
Actuellement il est donc plutôt utilisé pour désigner une position clé qui survient dans l'ouverture.
Bref, allons-y ! Je vais lister la ligne de jeu principale et je reviendrai sur chaque coup dans les prochains articles ;
1.e4 e5 2.Cc3 Cf6 3.Fc4 Cxe4 4.Dh5 Cd6
La seule alternative est 4....Cg5 que l'on m'a joué une seule fois, puisque les autres coups perdent une pièce.
5.Fb3 ! (diagramme) C'est le vrai challenge pour les blancs. Reprendre le pion immédiatement ne mène pas à grand chose 5.Dxe5 De7.
Un premier tabiya. Les noirs ont trois possibilités
a) 5....Fe7 le choix pour essayer d'égaliser avec les noirs.
b) 5....Cc6 la variante la plus compliquée.
c) 5....g6 ?! pas très bon comme nous le verrons
a) 5....Fe7 Maintenant c'est aux blancs de faire un choix. Pour ma part je préfère le coup 6.Dxe5 ! (diagramme) à la ligne donnée dans tous les livres, à savoir 6.Cf3. Mais nous regarderons les deux possibilités.
b) 5....Cc6 les noirs s'accrochent au pion en e5. Nous sommes aux portes de l'enfer de la complication échiquéenne. La partie entre Dracula et Frankenstein commence ! Quoi faire avec les blancs ? Et bien curieusement il gagne de façon quasi forcée la tour en a8...après la séquence suivante :
6.Cb5 ! g6 7.Df3 f5 les alternatives 7....Cf5 ou 7....f6 ne sont pas très bonnes comme nous le verrons 8.Dd5 les blancs menacent toujours du mat en f7. Les noirs doivent donc bouger la dame pour protéger "f7" mais où ? 8....De7 ! Le coup joué par le GMI Murey 8....Df6 ?! n'est pas bon 9.Cxc7+ Rd8 10.Cxa8 Vous voyez je n'avais pas menti, les blancs ont gagné la tour en a8 ! Mais la partie est loin d'être gagnée ! 10....b6 ! (diagramme) les noirs menacent de gagner la dame blanche par Fb7 et Cd4. Dans cette position les blancs ont essayé à peu près tous les coups légaux. Mon expérience de cette variante dans le jeu par correspondance m'entraîne à préférer la suite 11.Df3 ! Fb7 12.Dh3 ! et je vous expliquerai également pourquoi !
c) 5....g6 et la dernière alternative. Pas grand chose à dire. Les blancs prennent un gros avantage d'espace.
A suivre !
Reprenons les coups depuis le début et arrêtons-nous aux carrefours importants de cette première variante 3....Cxe4. Au lieu du mot carrefour, il est peut-être plus judicieux d'utiliser le mot "tabiya".
Ce mot, utilisé dès l'origine du jeu d'échecs, correspondait à la position initiale ou bien à une position convenue par les deux joueurs pour débuter la partie.
Actuellement il est donc plutôt utilisé pour désigner une position clé qui survient dans l'ouverture.
Bref, allons-y ! Je vais lister la ligne de jeu principale et je reviendrai sur chaque coup dans les prochains articles ;
1.e4 e5 2.Cc3 Cf6 3.Fc4 Cxe4 4.Dh5 Cd6
La seule alternative est 4....Cg5 que l'on m'a joué une seule fois, puisque les autres coups perdent une pièce.
5.Fb3 ! (diagramme) C'est le vrai challenge pour les blancs. Reprendre le pion immédiatement ne mène pas à grand chose 5.Dxe5 De7.
Un premier tabiya. Les noirs ont trois possibilités
a) 5....Fe7 le choix pour essayer d'égaliser avec les noirs.
b) 5....Cc6 la variante la plus compliquée.
c) 5....g6 ?! pas très bon comme nous le verrons
a) 5....Fe7 Maintenant c'est aux blancs de faire un choix. Pour ma part je préfère le coup 6.Dxe5 ! (diagramme) à la ligne donnée dans tous les livres, à savoir 6.Cf3. Mais nous regarderons les deux possibilités.
b) 5....Cc6 les noirs s'accrochent au pion en e5. Nous sommes aux portes de l'enfer de la complication échiquéenne. La partie entre Dracula et Frankenstein commence ! Quoi faire avec les blancs ? Et bien curieusement il gagne de façon quasi forcée la tour en a8...après la séquence suivante :
6.Cb5 ! g6 7.Df3 f5 les alternatives 7....Cf5 ou 7....f6 ne sont pas très bonnes comme nous le verrons 8.Dd5 les blancs menacent toujours du mat en f7. Les noirs doivent donc bouger la dame pour protéger "f7" mais où ? 8....De7 ! Le coup joué par le GMI Murey 8....Df6 ?! n'est pas bon 9.Cxc7+ Rd8 10.Cxa8 Vous voyez je n'avais pas menti, les blancs ont gagné la tour en a8 ! Mais la partie est loin d'être gagnée ! 10....b6 ! (diagramme) les noirs menacent de gagner la dame blanche par Fb7 et Cd4. Dans cette position les blancs ont essayé à peu près tous les coups légaux. Mon expérience de cette variante dans le jeu par correspondance m'entraîne à préférer la suite 11.Df3 ! Fb7 12.Dh3 ! et je vous expliquerai également pourquoi !
c) 5....g6 et la dernière alternative. Pas grand chose à dire. Les blancs prennent un gros avantage d'espace.
A suivre !
dimanche 18 mars 2007
Un peu de théorie
Par Jean-Olivier
Suite de mes articles sur la partie Viennoise...
Nous allons commencer par le plus compliqué et le plus interessant dans cette variante. Il s'agit de la prise en e4 par les noirs après les coups 1.e4 e5 2.Cc3 Cf6 3.Fc4 Cxe4 Que doivent maintenant jouer les blancs après le stratagème de la fourchette utilisé par les noirs ? Après des coups comme 4.Cxe4 d5 les noirs ont réalisé la poussée égalisatrice du pion "d" dans les jeux ouverts (1.e4 e5). De même le coup 4.Fxf7+ qui semble séduisant au premier abord ne mène pas à grand chose après 4....Rxf7 5.Cxe4 d5 6.Df3 Rg8 et malgré le désagrèment pour les noirs d'être déroqué, le centre de pions ainsi que la paire de fous seront déterminant et garantissent déjà un avantage aux noirs.
En fin de compte, les blancs doivent jouer le naïf 4.Dh5 qui menace rien de moins que du mat du berger. Après ce coup 4.Dh5 la partie s'annonce très compliquée.
Comme première illustration, je vous laisse découvrir une des premières parties que j'ai jouée avec cette variante.
C'était en 1988, lors du fameux tournoi de parties rapides d'Aubervilliers.
A l'époque mon classement était d'environ 2000 ELO et j'étais opposé pour cette avant dernière ronde au GMI Yacoov Murey (2550 ELO à l'époque).
Un GMI ayant une imagination extraordinaire et auteur de très nombreuses idées dans les ouvertures. Je me souviens qu'il me joua très rapidement 3....Cxe4, puis il prit du temps pour jouer 5....Cc6 (le plus compliqué).
Mais sa mémoire lui fit défaut car il joua le pas très bon 8....Df6 et se retrouva en très mauvaise posture après 18.000. Après avoir fait le grand roque (j'avais joué tous mes coups à tempo) il ne lui restait plus que 5 minutes contre plus de 25 pour moi. Et là, comme il m'arrive assez souvent, je finis par craquer et jouer imprécisions sur imprécisions... Je ne connais plus la fin de cette partie, c'est pour cela qu'elle s'arrête brutalement au 38ème coup. A suivre...
Suite de mes articles sur la partie Viennoise...
Nous allons commencer par le plus compliqué et le plus interessant dans cette variante. Il s'agit de la prise en e4 par les noirs après les coups 1.e4 e5 2.Cc3 Cf6 3.Fc4 Cxe4 Que doivent maintenant jouer les blancs après le stratagème de la fourchette utilisé par les noirs ? Après des coups comme 4.Cxe4 d5 les noirs ont réalisé la poussée égalisatrice du pion "d" dans les jeux ouverts (1.e4 e5). De même le coup 4.Fxf7+ qui semble séduisant au premier abord ne mène pas à grand chose après 4....Rxf7 5.Cxe4 d5 6.Df3 Rg8 et malgré le désagrèment pour les noirs d'être déroqué, le centre de pions ainsi que la paire de fous seront déterminant et garantissent déjà un avantage aux noirs.
En fin de compte, les blancs doivent jouer le naïf 4.Dh5 qui menace rien de moins que du mat du berger. Après ce coup 4.Dh5 la partie s'annonce très compliquée.
Comme première illustration, je vous laisse découvrir une des premières parties que j'ai jouée avec cette variante.
C'était en 1988, lors du fameux tournoi de parties rapides d'Aubervilliers.
A l'époque mon classement était d'environ 2000 ELO et j'étais opposé pour cette avant dernière ronde au GMI Yacoov Murey (2550 ELO à l'époque).
Un GMI ayant une imagination extraordinaire et auteur de très nombreuses idées dans les ouvertures. Je me souviens qu'il me joua très rapidement 3....Cxe4, puis il prit du temps pour jouer 5....Cc6 (le plus compliqué).
Mais sa mémoire lui fit défaut car il joua le pas très bon 8....Df6 et se retrouva en très mauvaise posture après 18.000. Après avoir fait le grand roque (j'avais joué tous mes coups à tempo) il ne lui restait plus que 5 minutes contre plus de 25 pour moi. Et là, comme il m'arrive assez souvent, je finis par craquer et jouer imprécisions sur imprécisions... Je ne connais plus la fin de cette partie, c'est pour cela qu'elle s'arrête brutalement au 38ème coup. A suivre...
mercredi 14 mars 2007
Vive la défense Française !
Il y a quelques jours j'étais en train de parcourir l'excellent site http://www.chesspro.ru/ au sujet du super tournoi de Linares qui vient de s'achever. Excellent site...mais à condition de lire le Russe... Bref, Le Grand Maître Ukrainien Mikhaïl Golubev faisait le commentaire suivant de la partie Svidler / Morozevitch jouée lors de la dernière ronde :
"1.e4 e6 !? Il faut rendre hommage à Alexandre Morozevitch pour l'utilisation de cette ouverture combative mais risquée stratégiquement. Moi-même je ne joue pas la défense Française avec les noirs en raison de mes convictions. Et comment, à ce propos, apparaissent les convictions ? Dans ce cas précis de la défense Française, un entraîneur m'a tout simplement terrorisé, dans mon enfance, en me montrant la partie Tarrasch / Teichmann (San Sebastian 1912 - Voir le diagramme) durant laquelle les noirs ont beaucoup souffert. Après quoi je me suis dit "Quoi qu'il arrive, mes fous de cases blanches ne seront jamais sousmis à un pareil tourment !""
Ce commentaire du GMI Mikhaïl Golubev a particulièrement attiré mon attention car moi aussi j'ai été terrorisée par le soit disant mauvais fou de la Française par mes différents entraîneurs :
"Comment peut-on jouer une telle ouverture où les noirs enterrent volontairement leur propre fou."
Ainsi, du fait de ce dogmatisme, je rigolais intérieurement quand mon adversaire me jouait cette défense, bien souvent je n'obtenais pas de bon résultat et je me retrouvais après la partie très perplexe devant ce paradoxe.
"Je ne gagne pas contre cette mauvaise ouverture ?!"
En arrivant en France, Jean-Olivier me fit découvrir cette défense avec un autre regard et maintenant il s'agit de mon arme principale contre 1.e4.
Il est donc important pour les entraîneurs de ne pas tomber dans les clichés qui peuvent ainsi influencer les jeunes joueurs pendant très longtemps.
Je me souviens, lors d'un championnat de France des jeunes, dans la salle d'analyse se trouvait à mes côtés un entraîneur qui disait à son élève (poussine !)
"tu vois ton pion faible dans cette position".
La gamine était vraiment effrayée par le fait qu'elle avait affaibli un pion.
Ce commentaire était à mon avis grotesque quand on sait que la différence de niveau chez les moins de 10 ans ne se joue pas sur des considérations statégiques mais sur la vision tactique immédiate.
Je ne serai pas étonné que maintenant pour cette jeune fille le jeu d'échecs soit un jeu de pions.
"1.e4 e6 !? Il faut rendre hommage à Alexandre Morozevitch pour l'utilisation de cette ouverture combative mais risquée stratégiquement. Moi-même je ne joue pas la défense Française avec les noirs en raison de mes convictions. Et comment, à ce propos, apparaissent les convictions ? Dans ce cas précis de la défense Française, un entraîneur m'a tout simplement terrorisé, dans mon enfance, en me montrant la partie Tarrasch / Teichmann (San Sebastian 1912 - Voir le diagramme) durant laquelle les noirs ont beaucoup souffert. Après quoi je me suis dit "Quoi qu'il arrive, mes fous de cases blanches ne seront jamais sousmis à un pareil tourment !""
Ce commentaire du GMI Mikhaïl Golubev a particulièrement attiré mon attention car moi aussi j'ai été terrorisée par le soit disant mauvais fou de la Française par mes différents entraîneurs :
"Comment peut-on jouer une telle ouverture où les noirs enterrent volontairement leur propre fou."
Ainsi, du fait de ce dogmatisme, je rigolais intérieurement quand mon adversaire me jouait cette défense, bien souvent je n'obtenais pas de bon résultat et je me retrouvais après la partie très perplexe devant ce paradoxe.
"Je ne gagne pas contre cette mauvaise ouverture ?!"
En arrivant en France, Jean-Olivier me fit découvrir cette défense avec un autre regard et maintenant il s'agit de mon arme principale contre 1.e4.
Il est donc important pour les entraîneurs de ne pas tomber dans les clichés qui peuvent ainsi influencer les jeunes joueurs pendant très longtemps.
Je me souviens, lors d'un championnat de France des jeunes, dans la salle d'analyse se trouvait à mes côtés un entraîneur qui disait à son élève (poussine !)
"tu vois ton pion faible dans cette position".
La gamine était vraiment effrayée par le fait qu'elle avait affaibli un pion.
Ce commentaire était à mon avis grotesque quand on sait que la différence de niveau chez les moins de 10 ans ne se joue pas sur des considérations statégiques mais sur la vision tactique immédiate.
Je ne serai pas étonné que maintenant pour cette jeune fille le jeu d'échecs soit un jeu de pions.
dimanche 11 mars 2007
Les échecs à la mer
Tous les étés, nous allions avec ma famille en vacances à Sochi, célèbre station balnéaire de la mer Noire.
Un peu en retrait des grandes plages de galets gris, se trouvaient des échiquiers géants.
C'est là, les matins, où je passais des heures à jouer contre des adultes. Comme je battais souvent mes adversaires, qui me rendaient parfois plusieurs décennies, je devenais vite l'attraction de ce microcosme.
Mon père était bien évidemment très fier, car c'est lui qui m'avait appris à jouer.
En tant que médecin, il me surveillait pour m'éviter une trop longue exposition au soleil, et décidait quand il était temps d'arrêter pour aller me baigner.
Les soirs, nous nous promenions dans le grand parc "Riviera" de Sochi, et après quelques tours de manèges nous nous rendions dans le pavillon des échecs pour y jouer un tournoi de blitz quotidien. Là ce n'était pas que des joueurs de plage, il y avait de très forts joueurs !
Même si je ne gagnais pas beaucoup de partie, leurs compliments m'encourageaient.
Sur la photo, vous apercevez également ma soeur, Olessya, qui était trop petite pour bouger les grosses pièces des jeux de plage. Elle adorait regarder les parties d'échecs et c'est d'ailleurs comme ça, à 4 ans, qu'elle apprit à jouer en observant mes parties que je faisais avec notre père.
Cela ressemble fort à la légende de Capablanca suivant laquelle, ce génie des échecs apprit à 4 ans également les règles du jeu.
L'exemple de ma soeur prouve que c'est tout à fait possible et que cela ne mène pas forcément à une brillante carrière dans le jeu d'échecs !
Un peu en retrait des grandes plages de galets gris, se trouvaient des échiquiers géants.
C'est là, les matins, où je passais des heures à jouer contre des adultes. Comme je battais souvent mes adversaires, qui me rendaient parfois plusieurs décennies, je devenais vite l'attraction de ce microcosme.
Mon père était bien évidemment très fier, car c'est lui qui m'avait appris à jouer.
En tant que médecin, il me surveillait pour m'éviter une trop longue exposition au soleil, et décidait quand il était temps d'arrêter pour aller me baigner.
Les soirs, nous nous promenions dans le grand parc "Riviera" de Sochi, et après quelques tours de manèges nous nous rendions dans le pavillon des échecs pour y jouer un tournoi de blitz quotidien. Là ce n'était pas que des joueurs de plage, il y avait de très forts joueurs !
Même si je ne gagnais pas beaucoup de partie, leurs compliments m'encourageaient.
Sur la photo, vous apercevez également ma soeur, Olessya, qui était trop petite pour bouger les grosses pièces des jeux de plage. Elle adorait regarder les parties d'échecs et c'est d'ailleurs comme ça, à 4 ans, qu'elle apprit à jouer en observant mes parties que je faisais avec notre père.
Cela ressemble fort à la légende de Capablanca suivant laquelle, ce génie des échecs apprit à 4 ans également les règles du jeu.
L'exemple de ma soeur prouve que c'est tout à fait possible et que cela ne mène pas forcément à une brillante carrière dans le jeu d'échecs !
mardi 6 mars 2007
Un peu de théorie (suite)...
Par Jean-Olivier
Continuons notre visite au pays de la partie Viennoise avec 3.Fc4.
Un des problèmes que j'ai rencontré à l'époque et qui est toujours valable pour cette ouverture, est que les livres sur ce sujet pointu ont tendance à se recopier les uns les autres, sans vraiment apporter une idée originale. Pourtant il y a là pas mal de choses à découvrir.
L'idée principale des blancs est d'obtenir une variante réputée favorable du gambit du Roi refusé. Les coups blancs idéaux sont donc 1.e4 2.Cc3 3.Fc4 4.d3 5.f4 6.Cf3
et l'on obtient la position du 1er diagramme.
Les blancs vont ensuite axer leur jeu sur l'aile roi et l'attaque peut-être foudroyante (ou bien si vous vous emmelez les crayons vous serez vous même foudroyé car le jeu est sur un fil !).
Mais comme chacun sait, il est rare de jouer la partie que l'on souhaite, et souvent le joueur avec les pièces noires ne collabore pas. Ainsi votre adversaire peut essayer de vous empêcher de jouer le plan d'ouverture avec d3, f4, Cf3 en essayant lui même de réagir au centre par la poussée du pion d en d5, suivant la fameuse loi de la thermodynamique échiquéenne qui dit que sur une attaque sur l'aile il faut réagir au centre.
Ainsi je découpe les possibilités des noirs en trois parties ;
La première partie est celle où les noirs empêchent d3, f4, Cf3.
Nous étudierons les variantes suivantes :
1.e4 e5 2.Cc3 Cf6 3.Fc4 Cxe4
1.e4 e5 2.Cc3 Cf6 3.Fc4 Cc6 4.d3 Fb4
1.e4 e5 2.Cc3 Cf6 3.Fc4 Cc6 4.d3 Ca5 (Cf. deuxième diagramme)
1.e4 e5 2.Cc3 Cf6 3.Fc4 c6
La deuxième partie concerne la poussée f4
En commençant avec la subtile variation 1.e4 e5 2.Cc3 Cc6 3.Fc4 Fc5 qui permettra de voir quand il est possible de pousser f4 si les noirs ne font rien contre !
1.e4 e5 2.Cc3 Cf6 3.Fc4 Cc6 4.d3 Fc5 5.f4 d6 6.Cf3 un tabya (position clé - voir le premier diagramme)
et les ordres de coups particuliers comme par exemple
1.e4 e5 2.Cc3 Cf6 3.Fc4 Fc5
1.e4 e5 2.Cc3 Cf6 3.Fc4 Cc6 4.d3 Fe7
Et enfin, la troisième partie concerne les coups exotiques quand votre adversaire est inspiré
par exemple
1.e4 e5 2.Cc3 Fc5
1.e4 e5 2.Cc3 Fb4
1.e4 e5 2.Cc3 f5
Tous ces coups m'ont été joués. Il est vrai que cela va au delà de mon idée de regarder la Viennoise avec Fc4, mais bon c'est ainsi.
Et enfin comme nul n'est parfait et ne détient la vérité, n'hésitez pas à me faire part de vos remarques !
Continuons notre visite au pays de la partie Viennoise avec 3.Fc4.
Un des problèmes que j'ai rencontré à l'époque et qui est toujours valable pour cette ouverture, est que les livres sur ce sujet pointu ont tendance à se recopier les uns les autres, sans vraiment apporter une idée originale. Pourtant il y a là pas mal de choses à découvrir.
L'idée principale des blancs est d'obtenir une variante réputée favorable du gambit du Roi refusé. Les coups blancs idéaux sont donc 1.e4 2.Cc3 3.Fc4 4.d3 5.f4 6.Cf3
et l'on obtient la position du 1er diagramme.
Les blancs vont ensuite axer leur jeu sur l'aile roi et l'attaque peut-être foudroyante (ou bien si vous vous emmelez les crayons vous serez vous même foudroyé car le jeu est sur un fil !).
Mais comme chacun sait, il est rare de jouer la partie que l'on souhaite, et souvent le joueur avec les pièces noires ne collabore pas. Ainsi votre adversaire peut essayer de vous empêcher de jouer le plan d'ouverture avec d3, f4, Cf3 en essayant lui même de réagir au centre par la poussée du pion d en d5, suivant la fameuse loi de la thermodynamique échiquéenne qui dit que sur une attaque sur l'aile il faut réagir au centre.
Ainsi je découpe les possibilités des noirs en trois parties ;
La première partie est celle où les noirs empêchent d3, f4, Cf3.
Nous étudierons les variantes suivantes :
1.e4 e5 2.Cc3 Cf6 3.Fc4 Cxe4
1.e4 e5 2.Cc3 Cf6 3.Fc4 Cc6 4.d3 Fb4
1.e4 e5 2.Cc3 Cf6 3.Fc4 Cc6 4.d3 Ca5 (Cf. deuxième diagramme)
1.e4 e5 2.Cc3 Cf6 3.Fc4 c6
La deuxième partie concerne la poussée f4
En commençant avec la subtile variation 1.e4 e5 2.Cc3 Cc6 3.Fc4 Fc5 qui permettra de voir quand il est possible de pousser f4 si les noirs ne font rien contre !
1.e4 e5 2.Cc3 Cf6 3.Fc4 Cc6 4.d3 Fc5 5.f4 d6 6.Cf3 un tabya (position clé - voir le premier diagramme)
et les ordres de coups particuliers comme par exemple
1.e4 e5 2.Cc3 Cf6 3.Fc4 Fc5
1.e4 e5 2.Cc3 Cf6 3.Fc4 Cc6 4.d3 Fe7
Et enfin, la troisième partie concerne les coups exotiques quand votre adversaire est inspiré
par exemple
1.e4 e5 2.Cc3 Fc5
1.e4 e5 2.Cc3 Fb4
1.e4 e5 2.Cc3 f5
Tous ces coups m'ont été joués. Il est vrai que cela va au delà de mon idée de regarder la Viennoise avec Fc4, mais bon c'est ainsi.
Et enfin comme nul n'est parfait et ne détient la vérité, n'hésitez pas à me faire part de vos remarques !
lundi 5 mars 2007
Un peu de théorie
Par Jean-Olivier
Il y a maintenant une vingtaine d'année, quand j'ai commencé à jouer, j'ai longtemps cherché quoi faire contre 1....e5 après 1.e4. En effet, tout ce que j'essayais ne me plaisait pas (trop connu, trop de théorie, etc). Au hasard de mes lectures échiquéennes, j'ai enfin trouvé ce que je cherchais.
Une ouverture peu connue, avec un libre champ pour l'improvisation et la découverte.
De plus l'article, que j'avais lu, donnait une nom étrange à une des variantes de cette ouverture "la variante Frankenstein-Dracula". Bigre ! Imaginez quelle ouverture auraient pu jouer ces deux monstres, et bien c'était une des variantes de cette ouverture. Pourquoi un tel nom ? L'auteur (dont j'ai oublié le nom, Harding peut-être ?) indiquait que c'était vraiment une variante horrible... Bref tout pour me plaire !
Je vous ai fait languir quelque peu, cette fameuse ouverture est la partie Viennoise, mais attention, pas n'importe quelle partie Viennoise, mais celle avec 3.Ff1-c4.
La variante commence en général par 1.e4 e5 2.Cc3 (la partie Viennoise) 2....Cf6 3.Fc4
Au travers différents articles à venir, je vous ferai découvrir cette ouverture et vous donnerai peut-être l'envie de la jouer.
Il faut savoir qu'Alekhine la tenait pour une ouverture très forte, mais la déconsidérait à cause de la variante 3....Cxe4.
Comme vous le verrez, mes analyses sur cette prise en e4 (la variante la plus complexe, justement celle entre Frankenstein et Dracula) indique que les blancs peuvent jouer pour le gain.
A suivre...
Il y a maintenant une vingtaine d'année, quand j'ai commencé à jouer, j'ai longtemps cherché quoi faire contre 1....e5 après 1.e4. En effet, tout ce que j'essayais ne me plaisait pas (trop connu, trop de théorie, etc). Au hasard de mes lectures échiquéennes, j'ai enfin trouvé ce que je cherchais.
Une ouverture peu connue, avec un libre champ pour l'improvisation et la découverte.
De plus l'article, que j'avais lu, donnait une nom étrange à une des variantes de cette ouverture "la variante Frankenstein-Dracula". Bigre ! Imaginez quelle ouverture auraient pu jouer ces deux monstres, et bien c'était une des variantes de cette ouverture. Pourquoi un tel nom ? L'auteur (dont j'ai oublié le nom, Harding peut-être ?) indiquait que c'était vraiment une variante horrible... Bref tout pour me plaire !
Je vous ai fait languir quelque peu, cette fameuse ouverture est la partie Viennoise, mais attention, pas n'importe quelle partie Viennoise, mais celle avec 3.Ff1-c4.
La variante commence en général par 1.e4 e5 2.Cc3 (la partie Viennoise) 2....Cf6 3.Fc4
Au travers différents articles à venir, je vous ferai découvrir cette ouverture et vous donnerai peut-être l'envie de la jouer.
Il faut savoir qu'Alekhine la tenait pour une ouverture très forte, mais la déconsidérait à cause de la variante 3....Cxe4.
Comme vous le verrez, mes analyses sur cette prise en e4 (la variante la plus complexe, justement celle entre Frankenstein et Dracula) indique que les blancs peuvent jouer pour le gain.
A suivre...
vendredi 2 mars 2007
Les échecs à la télé
Ce soir vers 20h00, je regardais d'un oeil distrait la télévision Russe ORTI, et je fut attirée par un échiquier...
L'écrivain humoriste Arkhadi Arkhanov jouait une partie d'échecs contre une fille blonde avec toutes les caractéristiques connues liées à cet état. Il faut savoir qu'Arkhadi Arkhanov est un joueur de deuxième catégorie (environ 1800 ELO).
Et surprise, la blonde en déguisement de bunny Playboy, gagne la partie.
L'écrivain humoriste Arkhadi Arkhanov jouait une partie d'échecs contre une fille blonde avec toutes les caractéristiques connues liées à cet état. Il faut savoir qu'Arkhadi Arkhanov est un joueur de deuxième catégorie (environ 1800 ELO).
Et surprise, la blonde en déguisement de bunny Playboy, gagne la partie.
Puis vient le tour de Stanislav Govorukhin. Célèbre cinéaste Russe, également assez fort joueur d'échecs et passionné de ce jeu qui passe à la moulinette de cette mystérieuse joueuse.
Ceci est d'autant plus étonnant, que la blonde demandait sans cesse la confirmation de la marche des pièces.
Que se passe t'il donc ? La réponse est qu'il s'agissait de l'émission "Rozigrich" ("Mystification" en Français). Alexandra Kosteniuk agissait en coulisse en indiquant les coups à la belle jeune femme par un système de micro caché. Et ceci explique cela !
Encore une preuve de la très grande popularité du jeu d'échecs en Russie.
Pour information, Alexandra Kosteniuk (ex-vice championne du Monde) a tourné dans le film "Blagoslovitié Zhenchinou" ("Bénissez la femme") dirigé par ce même Stanislav Govorukhin.
Au cours du tournage Alexandra Kosteniuk jouait fréquemment à l'aveugle contre lui (qui jouait avec un échiquier).
Enfin pour terminer, l'affaire sera à suivre, car Stanislav Govorukhin promit à la jeune fille de lui donner un rôle dans son prochain film si elle gagnait...
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