Cannes - Festival des jeux

De retour ce jour du festival des jeux à Cannes, voici quelques impressions à chaud !


Cannes est vraiment une ville très agréable en cette période de l'année. Cela n'a rien à voir avec la cohue estivale qui démarre, en exagérant un peu, au moment du festival du film au mois de mai.

Comme l'environnement et les changements climatiques sont des sujets qui nous préoccupent tous, signalons la présence de méduses sur les plages. En été, cela n'est pas agréable, mais en hiver, c'est très surprenant quand on sait que ces bestioles arrivent de préférence quand l'eau est chaude.

Pour le joueur d'échecs ce festival des jeux est l'occasion de participer à un grand tournoi dans des conditions de jeu et d'hébergement excellents. Pour l'accompagnateur, il y a la possibilité de découvrir une foule de jeux. Pour ma part tandis que Maria jouait sans énergie l'open international, je découvrais l'Awele (formidable jeu Africain), ratais de peu la qualification pour le championnat de France de Sudoku etc...


Lors de la troisième ronde du tournoi, comme lors de la précédente édition (et donc quasiment jour pour jour), Maria rencontra le GMI Croate Mladen Palac 2571 ELO. L'année dernière ce fut la réussite avec une belle victoire de Maria, commentée par Robert Fontaine dans le magazine Europe Echecs. Cette année, ce fut la Berezina pour Maria... Avec une partie à oublier !


Enfin pour terminer, l'open de Cannes fut l'occasion de tester (une première en France ?) un gadget numérique de la société Canadienne "MonRoi". Pour les joueurs motivés, il était possible d'enregistrer leur partie qui était ainsi restransmise en direct sur Internet. L'avantage est la possibilité d'avoir tout un open retransmis sur Internet sans l'équipement très lourd des échiquiers sensitifs.

Une école du jeu d'échecs en URSS

Le document ci-contre représente la première page du carnet obligatoire pour tous les joueurs d’échecs de l’URSS à partir de la première catégorie. A vrai dire ce document officiel ne concernait pas uniquement les joueurs d’échecs mais tous les sportifs de l’Union Soviétique.
Qu’y trouve t’on ?
La présentation du sportif (ici une fillette d’une dizaine d’années !), une page médicale (avec au minimum une visite médicale annuelle) et surtout un relevé des résultats sportifs et des normes réalisées.
Car même dans les années 80, il n’existait pas de classement ELO en URSS.
Les joueurs s’évaluaient par un système de catégories, avec dans l’ordre la 4ème, la 3ème (Il existait une certaine logique !), la 2ème, la 1ère, puis candidat maître, maître de l’URSS.
Au-delà se trouvaient les titres Internationaux décernés par la FIDE ; MI pour Maître International et GMI pour Grand Maître International.
Pour passer d’une catégorie à celle supérieure il fallait obtenir 3 normes, un peu comme actuellement pour obtenir les titres de la FIDE.
En ce qui me concerne, j’obtenais le niveau de première catégorie à 10 ans, puis de candidat Maître (environ 2200 ELO) à 14 ans.

Comment se déroulait l’enseignement du jeu d’échecs ?
En URSS, en plus de l’école « standard » (avec des cours de mathématiques, de Russe etc…) il existait des écoles sportives, des écoles de musique etc… Toutes les activités extrascolaires, au sens que l’on donne en Français à ce terme, se déroulaient au sein « d’écoles ». Ce que nous appelons en France des centres de loisirs, des conservatoires, des associations, des MJC, des clubs etc…En Union Soviétique, une seule dénomination : « école ».
De cette appellation vient peut-être l’illusion occidentale que les échecs étaient intégrés dans toutes les écoles et que chaque écolier apprenait à jouer aux échecs. Et bien non.

Ainsi après la classe traditionnelle, je me rendais dans l’école d’échecs.
Depuis l'âge de 7 ans j’habitais dans une petite ville de la steppe Ukrainienne qui répond au nom évocateur d’Anthracite. Il n’est pas trop compliqué de deviner qu’elle était alors la principale activité de la cité ! J’expliquerai plus tard comment ma famille était arrivée là.
Mes horaires dans « l’école » d’échecs étaient les suivants (avec des séances de 2 heures) :
Lundi : 15h00, mercredi : 15h00, jeudi : 15h00 et dimanche : 10h00. Bref, environ 8h00 par semaine.

L’entraîneur pour les premières catégories était Alexandre Alexandrovitch Kononenko dont j’ai parlé dans l’article du 3 février dernier. A vrai dire il ne m’a pas beaucoup marqué.
Par exemple en reprenant un de mes cahiers de l’époque, j’ai vu que nous avions travaillé, pendant plusieurs séances, sur la finale Roi + 2 fous contre Roi + cavalier (sans pion). Un matériel restreint à 5 bouts de bois, que l’Oracle des tables de Nalimov permet actuellement de jouer parfaitement.
Je mets au défi un entraîneur d’intéresser ses jeunes élèves avec un cours pareil pendant plusieurs heures.
Un autre exemple ? Les photocopieuses n’existant pas ou très peu, nous avions régulièrement des séances théoriques sur les ouvertures qui consistaient à recopier des pages et des pages de l’encyclopédie dans nos cahiers…
En Russe une expression indique que « la quantité finit toujours par engendrer la qualité ».
Ainsi je suppose que ces heures de travail passées avec Alexandre Alexandrovitch ont été en fin de compte productives, puisque j’obtenais à 14 ans le titre de candidat Maître.
A suivre…

Week-end à Marseille

Ca y est le TOP 16 est démarré. Pour l'équipe de Cannes, dans laquelle je joue, les trois premières rondes se déroulaient à Marseille ce week-end. C'était avec un grand plaisir que je retournais dans la ville où je fus championne de France en 2001. La réussite fut au rendez-vous puisque Cannes remporte ses trois rencontres... et moi mes trois parties.

Entre les préparations pour les parties, la durée des matchs, les repas, il est rare qu'un joueur du TOP16 puisse faire du tourisme. Ainsi, Damir Levacic capitaine de Cannes, pour avoir la preuve de notre séjour à Marseille en fut réduit à nous prendre en photo dans la salle d'analyse avec un tableau du vieux port !

Quelques parties attirèrent particulièrement mon attention et j'espère qu'elles seront toutes disponibles bientôt sur le site de la FFE. Je vous conseille de les visionner :

Amigues 2391 - Godena 2530, 0 - 1 : Michele Godena est un GMI Italien au style dynamique qui joue depuis de nombreuses années pour le club de Cannes. Dans cette partie il sacrifia la dame d'une façon spéculative. Même si un ordinateur trouve la réfutation de sa brillante idée, cela reste toujours une grande joie d'assister à une telle partie.

Vaisser 2554 - Kazhgaleyev 2579, 0 - 1 : Murtas est chaque saison un des meilleurs buteurs de l'équipe. Quand il marque c'est toujours avec beaucoup d'énergie. Comment gagner contre le solide et expérimenté Anatoly Vaisser qui en plus conduit les pièces blanches ? Murtas opta pour une variante peu connue et même peut-être mal vue parmi l'élite échiquéenne (Vlad Tkachiev lui déconseilla de jouer cette variante avant la partie). Mais Murtas avait sa propre idée, sacrifia une pièce pour laisser le roi adverse au centre et Anatoly se trompa au milieu de ce méandre de variantes compliquées.

Acher 2358 - Cornette 2482, 1/2 - 1/2 : Mathieu Cornette se donna en spectacle à la fin de cette partie. Ayant beaucoup souffert au cours des 6 premières heures de jeu (!) il parvint à embrouiller son adversaire lors du zeitnot final. Avec un air désespéré, il donnait pion sur pion, puis pièce sur pièce, et enfin sa dame. Et là tout le monde, y compris son adversaire finit par comprendre son idée de faire pat ! Certes cela fut un peu écoeurant pour Mathieu Acher, mais une nouvelle fois spectaculaire pour la galerie.

Enfin pour terminer, merci aux Marseillais pour cet accueil et l'excellente organisation !

Un peu de Nostalgie

C'était il y a maintenant plus de 10 ans. Il s'agissait alors d'un des premiers sites d'échecs en France. En créant ce blog, nous ne pensions pas que le site existait encore, car sa dernière mise à jour date de 1999... Alors, si vous souhaitez voir notre premier essai sur Internet, rendez-vous à l'adresse suivante http://membres.lycos.fr/echecs

Mais n'esperez pas une mise à jour de site pionnier ...

Le Cavalier de la Tourelle

Depuis plusieurs années nous donnons des cours d'échecs dans le club "le Cavalier de la Tourelle" à Saint-Mandé dans le Val-de-Marne en région Parisienne. Après 5 ou 6 ans de travail, le club est passé de quelques enfants licenciés à la FFE, à plus d'une centaine d'enfants inscrits et licenciés.

Le couronnement de notre "enseignement" auprès des enfants fut la montée en Nationale 1 jeune pour la saison en cours.

Depuis fin 2003, nous avons également créé un bulletin d'information du club. Nous vous invitons à aller le consulter sur le site Internet du Cavalier de la Tourelle. Le dernier numéro est disponible.

Adresse Internet du club de Saint-Mandé : http://ctourelle.free.fr

Liste de tous les bulletins du club (format pdf) : http://ctourelle.free.fr/i_bulletin.php

la danse du fou

La rivalité entre le fou et le cavalier est bien connue chez les joueurs d'échecs. Certains Grands Maîtres ont un avis très tranché sur le sujet. Prenons le cas d'Edouard Goufeld, GMI soviétique grand spécialiste de la défense Est-Indienne. Pour lui la question ne se pose même pas. Le fou est plus fort, un point c'est tout. En Russe un fou se dit "slone", ce qui se traduit par "éléphant", Edouard Goufeld aimait dire : "allez donc voir dans un zoo qui est plus fort entre un cheval et un éléphant" !

Dans son livre "1000 épisodes de la vie d'un Grand Maître" (livre non traduit du Russe) Edouard Goufeld raconte l'anecdote suivante ;
En 1992, lors des olympiades d'échecs à Manille aux Philippines, un inconnu appela dans la chambre d'hôtel du joueur Malaisien Mok Tze Meng pour lui dicter par téléphone une étude d'échecs, avec comme mission de la donner comme cadeau à Edouard Goufeld. Cette étude est à la gloire du fou.

(diagramme) 1.Cf6+ Rg7 (1.... Rh8 2.d8=D gagne facilement; 1.... Rg6 2.Fh5 ! Rxf6 3.d8=D+) 2.Ch5+ Rg6 3.Fc2+ ! Rxh5 4.d8=D !! Cf7+ 5.Re6 Cxd8+

(diagramme) 6.Rf5 e2 Les blancs menaçaient de mater par Fd1. Commence alors la danse du fou qui cherche une diagonale pour faire mat 7.Fe4 e1=C 8.Fd5 !! c2 9.Fc4 c1=C 10.Fb5 Cc7

11.Fa4 ! (diagramme) La menace de mat par Fd1 est imparable. Incroyable, quatre cavaliers ne peuvent rien contre un fou.

Sansanitch

A l'âge de 10 ans, mon niveau de jeu avait augmenté, et j'obtenais le niveau d'un joueur de première catégorie. C'est à dire équivalent à 2000 ELO, car il n'existait pas de classement ELO en Union Soviétique. Ayant la même force que Vassily Kondratievitch Khandoussienko il était logique de changer d'entraîneur. Ce fut Alexandre Alexandrovitch Kononenko, candidat maître (environ 2300 ELO) qui me pris en charge. Il est amusant de noter que le nom de famille Kononenko a pour racine Konj qui signifie "cheval" en Russe. C'est également le nom de la pièce d'échecs appelée "cavalier" en français. Sansanitch, diminutif d'Alexandre Alexandrovitch, aimait beaucoup cette pièce d'échecs. Cela faisait un bon contre poids avec les fous de Vassily Kondratievitch Khandoussienko.

A vrai dire, les finales de cavaliers et des pièces mineures en général que je travaillais avec Sansanitch ne me passionnaient pas beaucoup. Comme la plupart des enfants j'étais plutôt attirée par la tactique...

Sur cette photo, qui fut prise lors d'une colonie de vacances "spéciale échecs" en 1982, Sansanitch est debout au milieu des "pionniers" . Je vous laisse chercher où je me trouve !

Internationaux de Blitz (suite et fin...)

Pour terminer sur ce tournoi de blitz, j'en profite pour féliciter Antoine Manoeuvre qui décroche la première place chez les benjamins, place synonyme de titre de champion de France Benjamin de Blitz. Bravo à Antoine.

Pourquoi parlons-nous de lui , Tout simplement car Antoine est un de nos plus brillants élèves du club d'échecs de Saint-Mandé où nous entraînons les jeunes.

Nous vous invitons à découvrir le site du club de Saint-Mandé à cette adresse http://ctourelle.free.fr/ et en particulier les bulletins (format pdf) que rédige Jean-Olivier et qui sont accessibles à partir de la rubrique "activité".