samedi 1 septembre 2007

Aix-les-Bains

Par Maria

Cette année le championnat de France offrait des conditions idéales pour réussir. Les joueurs des 3 nationaux n’eurent pas à se plaindre de l’hébergement de qualité, de la salle de jeu et de la ville très agréable d’Aix-les-Bains.
Le défaut majeur des deux précédentes éditions était l’éloignement terrible des salles de jeux. A Chartres et à Besançon ces salles étaient à plusieurs kilomètres. A Aix, quelques minutes agréables de marche à pieds dans la parc central et me voici prête à en découdre avec mon adversaire du jour.



(Photo ; avant le tirage au sort)



Tout commença fort bien sur le papier (3 points sur 3 parties). Mais à vrai dire je n’aimais pas ma façon de jouer que je trouvais « tirée par les cheveux ». Jean-Olivier, en courte visite à Aix-les-Bains, partit comme convenu le matin de la 4ème ronde. Je perdais là un soutien psychologique de choix !
Et ce qui devait arriver arriva, lors de la 4ème ronde contre Pauline Guichard, je jouais d’une façon trop risquée et Pauline pris l’ascendant tactiquement sans me laisser la moindre chance.
Puis quelques rondes plus tard, je jouais contre Sylvia Collas (future championne de France).
De nouveau je pris trop de risque, essayant de forcer la position, et le résultat fut une terrible désillusion.



(photo ; la salle des nationaux)


Mais le jour le plus sombre fut lors de la ronde 9 contre Natacha Benmesbah.
Il me fallait absolument gagner cette partie pour recoller avec le groupe de tête (Sophie Milliet et Sylvia Collas).
Tout allait bien, je gagnais un pion et obtenais une position clairement gagnante.
Soudain, je me suis rendue compte que j’étais à court de temps. Je fus incapable d’accélérer mon rythme de jeu, mais surtout, au moment de jouer mon 35ème je me suis trouvée complètement bloqué psychologiquement, c'est-à-dire incapable de jouer un coup. J’arrivais finalement à jouer 35.Tf6 (voir la partie) pour me rendre compte que je venais de tomber à la pendule… Natacha ne se rendit compte de rien et commença à réfléchir ; sa surprise fut totale quand je lui tendis la main pour lui signifier que j’étais tombée et que j’abandonnais.


Le lendemain je jouais contre Sophie Milliet. Peut-être l’absence d’enjeu de mon côté me libéra.
J’obtenais un type de position que j’aime bien et je gagnais contre son roi resté au centre.
Notez que c’était ma 5ème partie française de ce tournoi. Ouverture avec laquelle j’ai obtenu le score de 4,5 sur 5 avec les noirs. Ouverture fétiche !
Le lendemain lors de la dernière ronde contre Christine Flear, je ratais un coup gagnant (encore à cause du zeitnot) et devais me défendre pour arracher la partie nulle.
Mon score final est de 7 sur 11 pour la quatrième place, avec deux conclusions ;
Eviter à tout prix le zeitnot la prochaine fois et ne pas forcer les positions équilibrées.
Bon peut-être l’année prochaine cela marchera mieux ; Jean-Olivier restera pour toute la durée du championnat !

Il faut avouer que les femmes ont besoin d’un soutien masculin !
Sylvia était avec son mari le MI Didier Collas, Sophie étant avec Yannick Pelletier, sympathique GMI Franco-Suisse.


(photo ; le magnifique casino d'Aix-les-Bains)


La victoire au départage de Sylvia Collas est assez logique finalement. Elle a montré beaucoup de sang-froid face à Sophie Milliet qui réfléchissait trop pour des parties rapides.

Pour revenir au zeitnot, qualifié de maladie du joueur d’échecs par le célèbre entraîneur Russe Mark Dvoretski ; Ce fut une différence majeure entre les parties des femmes et les parties des hommes ; les femmes craquaient en zeitnot à la fin de la 4ème heure de jeu (au moment du zeitnot) et chez les hommes c’était plutôt après 5 ou 6 heures de jeu.
Malheureusement pour un de mes camarades de club, ce fut souvent Laurent Guidarelli que je voyais craquer après 6 heures de jeu. En effet, il était devenu une véritable victime expiatoire du National A, chaque joueur s’acharnant pour essayer de gagner contre lui. Il sortit véritablement épuisé de ce championnat difficile.

Au sujet du match de départage entre Vlad Tkachiev et Maxime Vachier-Lagrave ;
tout le monde connaît la réputation de Vlad en partie rapide et en blitz, à tel point qu’il est affublé du surnom « Mister Blitz ». Il s’est fait donc battre sur son propre terrain qui lui avait tant réussi lors du championnat d’Europe. Son adversaire était à sa mesure !
J’ai vu de mes propres yeux avec quelle vitesse Maxime était capable de jouer. Je me souviens qu’il m’avait très largement battu dans un match de blitz en 5 minutes (pour moi…) contre deux minutes dans un match amical disputé lors des olympiades à Turin l’année dernière.
A Héraklion, lors du championnat d’Europe qui aura lieu en novembre prochain, j’espère qu’il m’accordera une revanche !
 
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